Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 9 février 2021 –(RHInews)- Au moins deux journalistes ont été blessés après que des policiers eurent lancé délibérément des bonbonnes lacrymogènes en leur direction, lors d’une manifestation pacifique ce mercredi 10 février 2021, à Port-au-Prince.
Chéry Dieu-Nalio, journaliste-photographe, a été blessé à la jambe, suite à une grenade lacrymogène lancée volontairement par un agent de la police en action, lors de cette manifestation pacifique.
Un autre confrère de Radio-Télé Cajou, Johnny Fils-Aimé, a lui aussi été atteint à la jambe par une grenade lacrymogène tirée par un policier hostile aux journalistes qui couvraient la manifestation publique.
Parallèlement, d’autres policiers ont déposé une grenade lacrymogène à l’intérieur d’un pick-up en marche à bord duquel se trouvaient plusieurs journalistes-reporters qui couvraient l’événement. Le véhicule en question dûment identifié est la propriété de Radio-Télé Pacifique.
Selon les déclarations de la journaliste-reporter Ruth Francillon, des policiers hostiles aux journalistes présents ont fait crépiter leur arme en direction d’un trio de trois femmes journalistes incluant Stéphania Fleurand qui se trouvaient dans l’environnement immédiat de la manifestation. Elles faisaient l’objet d’invectives de la part de certains policiers présents sur les lieux.
Des journalistes et travailleurs de la presse se sont rendus, par la suite, devant les locaux de la Direction Départementale Ouest de la police pour protester contre le mauvais traitement qui leur a été infligé par plusieurs contingents de police dépêchés, lors de la manifestation.
Le 8 février, deux journalistes ont été atteints de projectiles tirés par des policiers, au moment où ils couvraient une manifestation anti-gouvernementale.
Il s’agit de Jean Ril Meus, journaliste de Télé Pam, un média en ligne et de Radio Intrépide Canada. Il a été opéré au ventre en urgence, en attendant qu’il subisse une deuxième intervention chirurgicale, en raison de son état de santé jugé précaire.
Quant à Alvarez Destiné, journaliste de BCN et d’un média en ligne “Actualités Locales”, il a reçu une balle au bras.
Robès Dimanche, reporter à Radio Télé Zénith, a craché sa colère face à la violence des policiers sur des journalistes qui ont pour seule arme, un enregistreur, un téléphone, une caméra photo et ou vidéo.
Devant les locaux de la DDO, il a fait comprendre aux autorités de facto que les journalistes ne sont que le thermomètre qui indique la température du pays.
Le Secrétaire général de l’Association nationale des Médias Haitiens (ANMH), Jacques Sampeur, a réagi en condamnant les actions de violence de la police à l’encontre de reporters-journalistes qui couvraient un fait d l’actualité.
“Il s’agit d’une forme de persécution ciblée et affichée qui vise à bâillonner la presse”, a lancé le Directeur de Radio Antilles, critiquant les autorités de facto qui, à son avis, jouissent pleinement du travail effectué par des journalistes durant la dictature des Duvalier.
L’Association des Journaliste haitiens (AJH) a condamné les violences et brutalités policières dont les journalistes sont victimes ces derniers temps.
L’Association des Journaliste Haitiens de l’Etranger (AJHE) a récemment dénoncé l’acharnement des policiers contre les journalistes dans l’exercice de leur profession.
L’AJHE a appelé au respect de la liberté d’expression et du droit des journalistes pour accomplir leur tache sans s’inquiéter.