NAIROBI, samedi 23 décembre 2023 – Haïti, en proie à la violence et à l’insécurité criminelle, se prépare à accueillir, en février 2024, le 3e déploiement consécutif de forces étrangères sur son sol au cours des 30 dernières années. Cette initiative vise à créer, selon le gouvernement haïtien et un secteur de la communauté internationale, un climat sûr et stable, ainsi qu’à établir les conditions nécessaires à la mise en place d’institutions démocratiques via la tenue d’élections crédibles.
Au Kenya, les préparatifs s’intensifient en vue du déploiement de cette force approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies, bien que le nombre exact de membres de cette mission n’ait pas encore été révélé. Les policiers kényans, faisant partie de cette force non-onusienne, utiliseront l’uniforme de l’Unité de Service Général (USG) comme tenue de combat officielle, ont indiqué des responsables.
Plus de 1 000 agents provenant de différentes unités, dont l’Unité de Déploiement Rapide, l’Unité Anti-Vol de Bétail, l’Unité de Service Général, et l’Unité de Patrouille Frontalière, seront sélectionnés pour former une équipe plus large. Ces agents, formés de manière paramilitaire, ont suivi un entraînement conjoint avec des personnels d’autres pays participant à la mission en Haïti pour assurer une coordination efficace lors de leur déploiement.
Le Kenya dirigera le commandement et les opérations, prenant en charge environ 3 000 personnes. Les policiers utiliseront leurs fusils AK-47 comme arme principale, “ce sont les armes auxquelles ils sont habitués”, a déclaré un responsable kenyan.
Le Département des Opérations de Maintien de la Paix, la force multinationale en Haïti, sera supervisé par le Kenya, avec l’autorisation de l’ONU, légitimant ainsi l’intervention sur le plan du droit international. Le Kenya, le Chili, la Jamaïque, la Grenade, le Paraguay, le Burundi, le Tchad, le Nigéria et Maurice sont parmi les pays qui ont confirmé le déploiement de leurs agents en Haïti.
Une délégation haïtienne, dirigée par le Directeur Général de la Police Nationale Haïtienne, Frantz Elbé, a récemment visité Nairobi pour évaluer la préparation des policiers kényans. Ils se sont déclarés satisfaits et prêts à accueillir l’équipe kényane en Haïti.
La mission controversée a été approuvée par l’ONU en octobre, mais elle a fait l’objet d’une contestation juridique au Kenya. La Haute Cour a fixé la date du 26 janvier 2024 pour déterminer le déploiement des agents en Haïti.
Les États-Unis soutiennent partiellement la mission à hauteur de 200 millions de dollars et fourniront également des hélicoptères, des véhicules, ainsi que des ressources logistiques et alimentaires.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Dr. Ariel Henry au pouvoir suite à l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, les gangs ont pris un contrôle croissant de 80% de Port-au-Prince, la capitale, contribuant à une crise humanitaire en Haïti.
Selon les responsables, le déploiement des forces internationales vise à soutenir la sécurité dans le pays déchiré par la violence criminelle.
Parallèlement à l’insécurité criminelle, Haïti fait face aussi a une insécurité alimentaire. Pres de cinq millions d’Haitiens se trouvent aujourd’hui en insécurité alimentaire selon le PAM la CNSA. Le deploiement de la force multinationale coutera pas moins de 600 millions de dollars américains