Jacmel, mardi 14 décembre 2021– Estimant qu’aucun des accords (PEN, 11 septembre et Montana) ne peut résoudre la crise haïtienne, Edwin Zenny, ancien sénateur du Sud-Est, a affirmé mardi “qu’il faut négocier avec les gangs armés si on veut sortir le pays de l’impasse.”
A entendre M. Zenny, les gangs seraient incontournables dans les efforts de recherche d’une solution à la crise actuelle.
Selon l’ancien parlementaire, “les initiateurs des différents accords en présence disposent de leurs propres gangs,” par conséquent, a-t-il indiqué,
“il faut une négociation avec les gangs en vue d’un désarmement pour rétablir la paix et la sécurité dans le pays.”
“Certains ont peur d’en parler, moi je n’en ai pas peur. Les négociations en vue d’une solution à la crise, doivent inévitablement inclure les gangs,” a insisté M. Zenny sur radio Méga.
Solon Zenny, “il faut arriver à une entente entre tous les secteurs y compris les gangs armés, sinon, a-t-il précisé, personne ne pourra les neutraliser.”
“Personne ne s’occupe de nous. Les blancs nous abandonnent, nous devons trouver nous-mêmes, la meilleure formule pour sortir du bourbier,” a-t-il déclaré.
Les gangs armés sont accusés d’implication dans de nombreux massacres perpétrés dans les quartiers populaires, treize au total depuis 2018, selon plusieurs rapports d’enquête du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
Ils sont également accusés de responsabilité dans les actes de kidnapping contre rançon, contribuant du même coup à décapitaliser la classe moyenne qui se massifie de plus en plus et renforcer l’appauvrissement de la majorité de la population.
Pour échapper à cette insécurité criminelle généralement appelée insécurité d’Etat compte tenu des liens qui existeraient entre les gangsters et de hautes autorités politiques, des haïtiens ont fui massivement le pays et se sont réfugiés à l’étranger.