Washington 23 septembre 2021- Ces deux officiels du gouvernement américain auront à s’entretenir avec le Premier ministre Ariel Henry, les acteurs de la société civile et quelques leaders politiques, dans la perspective de définir une date pour les prochaines élections, d’ici cette fin d’année.
Avec la démission de l’envoyé spécial des Etats-Unis pour Haïti, Daniel Lewis Foote, Washington semble raviser et jouer la carte de la prudence pour éviter une longue transition en Haïti.
Dans une interview jeudi au Miami Herald, l’adjoint au secrétaire d’Etat américain Wendy Sherman a déclaré : ‘‘Je pense que le secrétaire adjoint Brian Nichols travaillera avec l’ambassadrice Sison et écoutera la société civile pour voir ce que nous pouvons faire pour aider à prendre les décisions nécessaires pour organiser des élections libres et équitables le plus rapidement possible pour le peuple haïtien,’’ a déclaré Mme Sherman.
Ce discours contraste avec les déclarations tenues le mois dernier par un autre haut responsable du département d’Etat américain, Jake Sullivan qui avait fait savoir que, ‘’l’administration Biden ne demande plus la tenue d’élections en Haïti cette année, car elle évalue les répercussions politiques du récent tremblement de terre, qui a dévasté une partie du pays quelques semaines seulement après l’assassinat du président Jovenel Moïse.’’
“Il est trop tôt pour dire quel est l’impact du séisme sur le processus politique”, a déclaré Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche, lors d’un point de presse. “Nous sommes en train d’évaluer cela,” a-t-il poursuivi.
“Nous soutenons fermement la tenue d’élections dès qu’elles sont viables”, a déclaré le responsable. “Même avant le séisme, ils sont au milieu d’une pandémie, et la situation en matière de sécurité était préoccupante,” a-t-il soutenu.
Jeudi, le cabinet du Premier ministre Ariel Henry, a, dans une correspondance, adressé aux signataires de ‘‘l’Accord Politique pour une Gouvernance Apaisée et Efficace de la Période Transitoire,’’ informe de l’annulation de la cérémonie de lancement de la mise en application dudit accord.
Cette activité politique qui devrait se tenir ce vendredi 24 septembre, est renvoyée sine die. Le flux des migrants haïtiens voulant traverser la frontière du Mexique inquiète l’administration Biden, critiquée vivement par différents secteurs pour violation systématique des droits des haïtiens, veut en finir avec cette histoire.
Que va-t-il se passer en Haïti ? Le pays peut-il tenir des élections au moment où, le Grand Sud (Départements des Nippes, du Sud et de la Grand-Anse), balayé par un tremblement de terre de magnitude 7.2 peine encore à se relever ?
Les élections sont-elles possibles sans le désarmement des gangs qui prolifèrent dans toute la région métropolitaine et paralysent toutes les activités comme bon leur semble ?
Alors que le pays accuse un déficit budgétaire de 24 milliards de gourdes, la rentrée des classes vient d’avoir lieu sans aucune subvention pour les parents à faibles ou sans revenus.
Pres de 2 millions de personnes se trouvent en grande difficulté dans les départements affectées par le séisme du 14 août. Elles viennent s’ajouter aux 4.4 millions d’autres vivant déjà en insécurité alimentaire.
Les élections sont-elles la priorité des priorités aujourd’hui ? Constituent-elles la solution idéale a la crise multidimensionnelle que traverse le pays ? Est-on sérieux ? Que dire de la pandémie du corona virus, de la Pest-porcine détectée à Anse-à-Pitres, une commune du département du Sud-Est ?
Attendons voir !