PORT-AU-PRINCE, samedi 25 mai 2024– L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) tire la sonnette d’alarme face à l’aggravation dramatique de la situation sécuritaire en Haïti. Cette prise de position intervient après l’assassinat choquant de trois missionnaires américains, Jude Montis, Natalie et Davy Lloyd, le 23 mai 2024, à la plaine du Cul de Sac. Les victimes ont été tuées par des bandits lourdement armés qui contrôlent désormais une large partie de l’aire métropolitaine.
Dans un communiqué, l’OPC exprime sa consternation et son indignation. ‘‘La nomination et l’installation, le 25 avril dernier, des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) avaient suscité l’espoir d’une amélioration. Cependant, la situation ne cesse de se détériorer, malgré ce nouveau cadre de gouvernance censé restaurer l’autorité de l’État et freiner les violations massives des droits des citoyens’’, souligne l’OPC.
Depuis l’installation du CPT, les gangs armés ont intensifié leurs activités criminelles, multipliant les assassinats, les enlèvements, les viols, et les incendies de bâtiments publics. Selon les chiffres de l’OPC, plus de 30 commissariats et antennes de police ont été vandalisés et incendiés par des groupes armés réunis sous la bannière “Viv ansanm” (vivre ensemble).
L’OPC dénonce l’incapacité des dirigeants de la Police Nationale à contenir cette violence. ‘‘Pire encore, des accusations de complicité entre les forces de l’ordre et les criminels circulent, exacerbant la méfiance et l’insécurité parmi la population’’, soutient l’OPC.
Face à cette crise, l’OPC demande des réformes immédiates au sein du Haut Commandement de la Police Nationale. L’organisation exige également la mise en place du Conseil National de Sécurité et le déploiement d’une force multinationale d’appui pour restaurer l’ordre.
En outre, l’OPC appelle à la création d’une commission justice et vérité pour poursuivre les responsables des crimes et offrir justice et réparation aux victimes, condition préalable à toute forme d’amnistie.