PORT-AU-PRINCE, vendredi 9 février 2024– Le mois de janvier 2024 a été marqué par une montée sans précédent de la violence en Haïti, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU. Avec plus de 800 personnes tuées, blessées ou enlevées, ce mois a été le plus meurtrier en deux ans, signalant une détérioration alarmante de la situation des droits humains.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), au moins 806 personnes ont été touchées par la violence en janvier 2024, incluant environ 300 membres de gangs. Ces chiffres dépassent de loin ceux enregistrés au cours du même mois de l’année précédente.
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a exprimé une profonde préoccupation devant cette escalade de violence, soulignant les conséquences désastreuses pour les Haïtiens, en particulier les enfants, qui sont souvent pris pour cible ou recrutés par des gangs.
La violence des gangs s’étend désormais à toutes les communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, avec une intensification des activités criminelles en dehors de la capitale. Les affrontements, parfois prolongés, laissent penser à un réapprovisionnement en munitions des gangs.
Parallèlement, des affrontements violents ont éclaté entre la police et des manifestants réclamant la démission du Premier ministre, Ariel Henry. Ces troubles ont entraîné la mort d’au moins 16 personnes et des dizaines de blessés, aggravant la crise politique et sociale qui secoue le pays.
La situation humanitaire se détériore également, avec plus de 300 000 personnes déplacées, confrontées à des conditions de vie précaires et à des difficultés d’accès aux services de base tels que la santé et l’éducation.
Face à cette crise multidimensionnelle, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé à un déploiement rapide de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (MSS), soulignant la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité, notamment la pauvreté, la corruption et la discrimination.
La communauté internationale reste mobilisée pour soutenir Haïti dans cette période critique, alors que le pays cherche des solutions durables pour garantir la paix, la sécurité et le respect des droits fondamentaux de sa population.