PORT-AU-PRINCE, jeudi 19 septembre 2024– Le gouvernement haïtien a annoncé la formation du nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP) chargé d’organiser les scrutins d’ici février 2026. Toutefois, ce CEP, constitué de sept membres sur les neuf prévus, demeure édenté, manquant deux membres essentiels pour sa pleine opérationnalité. Cette situation n’est pas sans rappeler le CEP formé sous Michel Martelly, composé de dix membres, mais qui n’a jamais pu organiser d’élections jusqu’à sa dissolution.
Le contexte politique et sécuritaire reste extrêmement tendu. Depuis les dernières élections de 2016, où Jovenel Moïse avait été élu, le pays est plongé dans une crise profonde, exacerbée par l’assassinat de Moïse en 2021. Depuis, les gangs armés contrôlent une grande partie de la capitale et des zones rurales, rendant difficile tout processus électoral.
La formation de ce nouveau CEP intervient dans un climat de contestation, à peine deux semaines après la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui avait insisté sur la nécessité d’avancer dans l’organisation des élections. Cependant, avec seulement sept membres en poste, ce conseil est incomplet, rappelant étrangement le précédent conseil mis en place sous Martelly, qui n’a jamais pu mener à terme sa mission.
Face à la montée en puissance des gangs, qui ont déplacé plus de 500 000 Haïtiens, le Premier ministre par intérim, Garry Conille, a été contraint d’étendre l’état d’urgence à l’ensemble du territoire. Une force multinationale, dirigée par le Kenya, tente d’appuyer la police haïtienne, mais les effectifs et les moyens restent insuffisants.