PORT-AU-PRINCE, mardi 26 mars 2024– Intensifiée par l’escalade de l’insécurité, le blocage des routes et l’effondrement du système de santé, la crise nutritionnelle mortelle qui touche Haïti pousse les enfants « au bord du précipice », a averti mardi l’UNICEF.
Le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère en Haïti a augmenté de 19% en 2024, selon les récentes conclusions de l’analyse menée par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
La violence armée qui frappe les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, où se trouve la capitale Port-au-Prince, a pour effet de limiter l’acheminement de l’aide et contribue à l’effondrement d’un système de santé déjà fragilisé, autant de facteurs qui menacent de manière imminente la vie de plus de 125.000 enfants exposés à un risque de malnutrition aiguë sévère.
Depuis janvier, la détérioration de la situation sécuritaire en Haïti a continué d’aggraver la crise humanitaire, ce qui a entraîné de lourdes conséquences sur la capacité de l’agence onusienne à stocker, distribuer et réapprovisionner les fournitures nécessaires.
Du fait de l’insécurité persistante, seuls deux hôpitaux sur cinq sont opérationnels dans l’ensemble du pays, et seul un centre de santé sur quatre fonctionne dans le département de l’Artibonite, la principale région rizicole du pays.
Malgré cet environnement extrêmement instable, l’UNICEF redouble d’efforts pour protéger les familles, notamment celles se retrouvant prises au piège et coupées des services essentiels, et leur fournir une aide vitale.
En collaboration avec le Gouvernement et ses partenaires, l’agence onusienne aide à maintenir les systèmes et services nationaux et régionaux et, dans les zones les plus instables, les services de proximité dont dépendent les enfants et les familles.
Dans ce contexte, l’UNICEF a cité trois priorités :
– Une accélération des efforts de la part de communauté internationale pour protéger les civils, rétablir la loi et l’ordre dans les rues, et assurer la circulation en toute sécurité des travailleurs humanitaires et des fournitures vitales, y compris des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi ;
– Une hausse des financements souples et immédiats pour répondre aux besoins des plus vulnérables à mesure que la situation évolue, en veillant à ce que l’aide parvienne aux populations touchées le plus rapidement possible ;
– La protection des écoles, des hôpitaux et des autres infrastructures essentielles dont dépendent les enfants, ainsi qu’à la sauvegarde des espaces humanitaires.