MIAMI, mercredi 9 avril 2025 (RHINEWS) —
L’Association Interaméricaine de la Presse (IAPA) a exprimé sa vive inquiétude face à l’enlèvement de plusieurs journalistes haïtiens par des groupes armés opérant dans la ville de Mirebalais, au centre d’Haïti. L’organisation appelle les autorités haïtiennes à agir sans délai pour garantir leur libération et restaurer la sécurité dans une région livrée à la terreur depuis plusieurs semaines.
« Nous exigeons que les autorités haïtiennes mettent tout en œuvre pour localiser et secourir en toute sécurité les journalistes enlevés », a déclaré dans un communiqué la IAPA, une organisation de défense de la liberté de la presse regroupant plus de 1 300 médias des Amériques.
Selon les informations recueillies par SOS Journalistes, une organisation locale, Roger Claudy Israël, ancien correspondant de Radio Ginen et propriétaire de la station RC FM, ainsi que son frère Marco Israël, ont été enlevés par des membres de gangs lourdement armés qui contrôlent depuis la fin mars la ville de Mirebalais, dans le département du Plateau Central.
Les ravisseurs ont diffusé une vidéo de menace d’exécution, faisant craindre le pire pour l’intégrité physique des deux hommes.
Par ailleurs, dans un autre incident survenu dans la même zone, le journaliste Jean Christophe Collegue, ancien correspondant de Voice of America (VOA), est porté disparu. Dans ce qui semble être une attaque ciblée contre sa famille, la maison de son fils Anderson Collegue, actuel correspondant de Radio Caraïbes, a été incendiée.
La semaine dernière, les gangs ont lancé une attaque majeure sur Mirebalais, libérant plus de 500 prisonniers, forçant des milliers de civils à fuir, et multipliant les exécutions, les enlèvements et les pillages, dans une stratégie délibérée de terreur.
Face à cette situation, José Roberto Dutriz, président de la IAPA et directeur général de La Prensa Gráfica au Salvador, a dénoncé l’inaction des autorités :
« Nous comprenons qu’Haïti se trouve dans une situation critique, mais cela ne justifie pas l’inaction. »
Carlos Jornet, vice-président de la IAPA chargé de la liberté de la presse et rédacteur en chef de La Voz del Interior (Argentine), a quant à lui tiré la sonnette d’alarme :
« Tant que les groupes criminels continueront d’agir en toute impunité, la presse restera une cible. Nous apportons notre soutien inconditionnel aux journalistes haïtiens qui, dans le chaos et l’absence de protection, continuent de risquer leur vie pour dire la vérité. »
La IAPA souligne que la liberté de la presse en Haïti est menacée de disparition, dans un contexte de crise institutionnelle prolongée, d’effondrement des forces de sécurité et de généralisation de la violence.
Selon les Nations Unies, Haïti traverse actuellement « une crise des droits humains sans précédent », marquée par des niveaux alarmants de violence, de corruption et d’instabilité sociale et économique.