Par Jacques kolo,
Port-au-Prince, 11 avril 2021 –(RHInews)– On est toujours sans nouvelle des sept (7) religieux catholiques dont deux de nationalité française enlevés dans la commune de la Croix-des-Bouquets (Nord-est de Port-au-Prince) par des bandits armés du gang des “400 Mawozo”, malgré l’offensive du Quai d’Orsay (équivalent du Ministère des Affaires Etrangères) et du Parquet de Paris.
Les ravisseurs ont réclamé la bagatelle somme d’un million de dollars américains, en échange de la libération des détenus.
Si les autorités civiles et policières haïtiennes se sont tues jusqu’ici sur le dossier, cependant la hiérarchie catholique haïtienne a annoncé toute une série d’activités en signe de protestation pour demander aux responsables de l’Etat d’assumer leurs responsabilités.
Entre autres, la Conférence Episcopale Haïtienne (CEH) a annoncé pour le 15 avril 2021 la fermeture de toutes les écoles catholiques, congréganistes, presbytérales, les universités catholiques et autres.
Dans le même temps, les cloches des églises catholiques à travers le pays retentiront à midi sonnant ce même 15 avril, ainsi qu’une messe concélébrée avec les Evêques catholiques, à l’Eglise Saint-Pierre de Pétion-Ville.
Cette initiative a reçu la “pleine et entière solidarité” de la Conférence des Pasteurs Haïtiens (COPAH), une entité du secteur protestant haïtien.
Pasteur Ernst Pierre Vincent qui assure la présidence de cette structure protestante, a enjoint le 13 avril 2021 les bandits à libérer “immédiatement et sans condition” les ecclésiastiques catholiques.
Sous un autre plan, les Associations patronales du secteur privé haïtien ont décidé d’encourager et de soutenir les entreprises à observer une journée de fermeture le 15 avril, en signe de solidarité avec les victimes des actes crapuleux et leurs familles.
S’agit-il d’un soutien à l’Eglise catholique frappée de plein fouet par le phénomène du kidnapping contre rançon ?
Dans ce communiqué en date du 14 avril, le secteur privé haïtien des affaires dit constater que, “malgré les appels répétitifs pour le rétablissement de l’Etat de droit et la sauvegarde de la vie humaine, les autorités semblent dans l’incapacité d’assurer ces droits fondamentaux qui sont la sécurité et la vie”.
“Le secteur privé, dit qu’en dépit de tous ses efforts pour continuer à fonctionner, créer des emplois et générer des revenus fiscaux, est arrivé aujourd’hui à un niveau de saturation sans précèdent”, ont écrit les patrons, ajoutant qu’ils font face à vague de kidnappings et d’insécurité devant laquelle ils se disent impuissants, étant à la merci des bandits sans scrupules qui font la loi et dictent la vie nationale.
Par ailleurs, le Directeur médical de l’hôpital OFATMA, Dr André Valembrun et le Grand Maître Yves Benoit Jean-Marie, tous deux enlevés dans des rapts séparés le 10 avril à Delmas 75, n’ont toujours pas été libérés, selon les informations.