Haïti/Justice :  La famille de Guirlande Polis, tuée samedi dernier à Cité Soleil, décide de porter plainte contre Iscard Andris

Le corps sans vie de Guirlande Polis

Cité Soleil, 28 juillet 2020- Les proches de Guirlande Polis vont porter plainte au Parquet et à la DCPJ (Direction Centrale de la Police Judiciaire) contre Iscard Andris, membre du G-9 en famille et alliés qu’ils accusent d’avoir assassiné la jeune femme.

Guirlande Polis, 27 ans, mère de deux enfants et enceinte de sept (7) mois d’un troisième, a été tuée par balles devant sa demeure dans le cadre du conflit qui oppose le G-9 au présumé chef de gang, Ti Gabriel qui contrôle jusque-là, le plus grand bidonville du pays et qui refuse de faire allégeance à la fédération dirigée par Jimmy Cherizier alias ‘’Barbecue.’’

Un bébé de huit (8) mois a été tué, deux semaines de cela, dans les mêmes conditions à Cité Soleil. Dans ce cas aussi, Iscard Andris a été accusé d’être l’auteur cet acte meurtrier.

Dans le cadre de leur démarche visant à porter plainte contre les auteurs présumés des assassins de Guirlande Polis, le RNDDH donne un encadrement technique dans la préparation du dossier de la plainte.

Le directeur exécutif du RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains), Pierre Esperance, affirme que l’autopsie du cadavre doit être réalisée avant de déposer la plainte.

Esperance précise que depuis le début du mois de juillet de nombreux membres de la population, ont été victimes dans la guerre qui oppose les gangs rivaux qui se disputent le contrôle du territoire de Cité Soleil.

Des personnes blessées, des déplacées se comptent par millier selon Pierre Esperance qui affirme n’avoir assisté à une telle situation de violence aveugle même pas sous le coup d’Etat militaire de 1991.

A date, dit-il, le RNDDH a déjà reçu plus d’une soixantaine de proches de victimes de ce conflit armé qui se déroule sous les regards passifs, voire complices des autorités en place.

Esperance souligne que des rapports d’enquête relatifs à ces crimes, considérés comme crimes contre l’humanité, ont été acheminés aux différentes instances internationales des droits humains dont Amnesty International, Human Right Watch, FIDH et le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme.

Récemment, le RNDDH a publié un rapport sur un massacre perpétré dans la zone du Pont-Rouge où au moins trente-quatre (34) personnes ont été tuées et plusieurs maisonnettes incendiées par des membres du G-9.