Gonaïves, 10 juillet 2020- Emmanuel «Toto» Constant, emprisonné aux Gonaïves depuis près de trois semaines, pourrait bientôt être libéré.
Déporté en Haïti par l’administration Trump, il y a près de trois semaines, le redoutable chef de l’escadron de la mort haïtien a été arrêté et emprisonné dès son arrivée au pays pour répondre des faits qui lui sont reprochés par la justice haïtienne dans le cadre du massacre de Raboteau (Gonaïves).
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Cependant, le commissaire du gouvernement des Gonaïves, affirme qu’il n’avait aucune information relative aux crimes présumés de Toto Constant ou de sa condamnation par contumace en 2000 par un tribunal criminel des Gonaïves pour son implication présumé dans le massacre de 1994 dans le bidonville de Raboteau.
“Je n’ai rien entre les mains”, a confié Sérard Gasius au Miami Herald. “S’il n’y a pas de dossier ou quoi que ce soit, je ne pense pas que vous puissiez le garder en prison. Il a des droits, a-t-lancé . “
En réaction, le directeur exécutif du Réseau Haïtien de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Esperance, affirme que le dossier est à la Cour de Cassation.
“Si le commissaire du gouvernement des Gonaïves a besoin du dossier d’Emmanuel Constant, il n’a qu’à s’adresser au tribunal suprême et attendre que le dossier lui soit communiqué pour faire son travail, déclare-t-il.”
Mettant en garde contre toute tentative pour libérer l’ancien chef du FRAPH, Pierre Espérance dénonce une fuite en avant du chef du parquet des Gonaïves visant à préparer l’opinion publique dans la perspective d’une remise en liberté de Toto Constant.
Selon M. Esperance, Emmanuel Constant disposerait de beaucoup de connections dans le régime en place qui seraient prêts à tout faire pour le protéger.
Rappelant que l’ancien chef de l’organisation criminelle FRAPH est accusé dans des massacres considérés comme des crimes contre l’humanité et que ceux-ci ne sont pas prescriptibles, il appelle à la vigilance de la société pour que la justice assume pleinement ses responsabilités.
Le FRAPH, l’organisation paramilitaire que dirigeait Emmanuel Constant est accusée d’avoir massacré entre trois mille (3,000) à cinq mille (5,000) personnes durant le coup d’Etat militaire de Raoul Cédras et de Michel François (1991/1994).