NEW-YORK, lundi 21 avril 2025 (RHINEWS)– Les États-Unis ont averti ce lundi qu’ils ne continueront pas à supporter à eux seuls le coût financier de la mission multinationale de sécurité (MMAS) déployée en Haïti. « L’Amérique ne peut continuer à assumer seule une part aussi importante du fardeau financier », a déclaré l’ambassadrice Dorothy Shea, Chargée d’Affaires des États-Unis à l’ONU, devant le Conseil de sécurité. Elle a exhorté les donateurs internationaux à « contribuer équitablement » pour assurer la viabilité des efforts de stabilisation dans le pays.
Dans une intervention empreinte de gravité, la diplomate américaine a souligné que la situation sécuritaire en Haïti s’aggrave à un rythme inquiétant, paralysant l’action des Nations Unies. Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), selon elle, fonctionne désormais avec « un effectif squelettique » sur le terrain, en raison de la violence généralisée des gangs. « BINUH maintient actuellement une équipe minimale en Haïti, avec le reste du personnel travaillant à distance », a-t-elle précisé. L’appui médical est désormais limité à « un seul médecin, une infirmière en rotation et un volontaire du programme onusien ».
Dorothy Shea a mis en garde : « Une mission politique spéciale seule, même avec des améliorations sécuritaires, ne suffit pas à répondre aux défis inédits posés par la montée de la violence armée. » Elle a renouvelé le soutien des États-Unis à la mission dirigée par le Kenya pour appuyer la Police nationale haïtienne dans sa lutte contre les groupes criminels lourdement armés.
Washington a aussi insisté sur l’urgente nécessité de sanctions ciblées. « Nous attendons les recommandations du Panel d’experts sur les personnes à sanctionner. Le gel des avoirs, les interdictions de voyage contre les chefs de gangs et leurs facilitateurs sont des instruments essentiels pour exiger des comptes », a-t-elle souligné.
La diplomate a également dénoncé les complicités au sein des institutions haïtiennes. « Nous condamnons les abus de pouvoir, la corruption, les connivences avec les gangs et le trafic d’armes », a-t-elle déclaré, affirmant qu’un environnement permissif envers de telles pratiques « ne fera que prolonger la crise ».
Enfin, alors que les élections générales tardent à être organisées et que la gouvernance reste affaiblie, les États-Unis ont réitéré leur soutien à un processus politique crédible. Mais pour cela, a insisté Mme Shea, il faut restaurer la sécurité et renforcer les institutions haïtiennes.