PORT-AU-PRINCE, mardi 18 février 2025 –Un événement tragique, d’une brutalité inouïe, a secoué Haïti récemment, mettant en lumière l’ampleur des violences commises par les groupes armés dans le pays. Dans une scène d’horreur insoutenable, un bébé de deux mois a été arraché des bras de sa mère, Eliana Thelemaque, avant d’être jeté dans un feu pour y être brûlé vif. La mère, terriblement affectée par cette perte, est décédée le lendemain, après avoir, dans un dernier souffle, appelé à l’aide, un appel désespéré qui est resté sans réponse des autorités.
Le drame d’Eliana et de son enfant a ravivé les inquiétudes sur la situation actuelle en Haïti, marquée par l’omniprésence des gangs et le manque de soutien des forces de l’ordre. Ces actes de violence se produisent dans un contexte de profonde instabilité politique et économique, où les habitants du pays vivent dans la peur constante de la barbarie. Alors que les gangs, comme ceux de l’organisation “Viv Ansanm”, se livrent à des massacres aveugles, l’injustice semble devenir une norme. Le massacre de Kenscoff, dont Eliana Thelemaque et son bébé ont été les victimes, en est un exemple dévastateur.
Le pasteur Claude Emmanuel Camille, ancien journaliste et figure de proue de la société civile haïtienne, a réagi avec véhémence à cette barbarie. Dans une déclaration publique poignante, il a exprimé sa douleur et son indignation : « Comment peut-on arracher un nourrisson des bras de sa mère pour ensuite le jeter dans un feu ? C’est un acte de barbarie indescriptible, inimaginable et révoltant qui nous laisse sous le choc et nous remplit de colère. »
Il a interpellé les responsables de ce massacre en des termes forts : « Messieurs, vous avez déclaré vouloir faire une révolution pour changer la situation du peuple haïtien, mais cette pauvre femme faisait-elle partie des oligarques ? Ce bébé de deux mois avait-il pillé les fonds PetroCaribe ? » Camille dénonce la violence gratuite des gangs et leur hypocrisie, soulignant que ce sont les plus vulnérables, comme Eliana, qui payent le prix du chaos régnant dans le pays.
Le pasteur a exprimé sa colère face à la souffrance imposée à ces innocents : « Vous êtes des monstres. Vous avez perdu toute humanité. » Il a également averti les criminels que la justice, qu’elle soit divine ou humaine, les rattraperait un jour : « Sachez que si vous ne vous repentez pas, vous ne resterez pas impunis. Le jugement de Dieu vous attend, et la justice des hommes finira par vous rattraper. »
Dans un appel vibrant à la solidarité et à l’action, Claude Emmanuel Camille a exhorté la communauté internationale, et plus particulièrement l’ex-président américain Donald Trump, à intervenir pour soutenir la justice haïtienne et aider à mettre fin à l’impunité des politiciens corrompus et des membres du secteur privé qui ont contribué à la destruction de Haïti. « Monsieur Trump, nous avons besoin de votre aide. Aidez la justice haïtienne à mettre derrière les barreaux les politiciens corrompus et les membres du secteur privé qui ont transformé notre pays en enfer à ciel ouvert », a-t-il déclaré. Il a aussi réclamé l’expulsion immédiate des anciens dirigeants haïtiens corrompus réfugiés aux États-Unis.
Au-delà de la condamnation de la violence, Claude Emmanuel Camille a appelé les Haïtiens à l’unité et à la réconciliation, en soulignant que la seule issue pour sortir de la violence et du chaos est la solidarité nationale. « Unissons-nous. Mettons de côté nos divisions et luttons pour notre pays. Ne laissons pas la haine et la violence nous submerger. Choisissons l’amour, la solidarité et la justice », a-t-il insisté. Il a réaffirmé son engagement pour un Haïti où les femmes et les enfants, comme Eliana et son bébé, pourront vivre en sécurité et dignité.
« Ensemble, oui ensemble, nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour Haïti. Un avenir où nos enfants grandiront en sécurité, où nos femmes seront respectées et où nos familles seront unies », a conclu Claude Emmanuel Camille. Son appel à la justice et à la réconciliation résonne avec force, alors qu’Haïti continue de lutter contre l’ombre de la violence et de l’instabilité.