Port-au-Prince, 07 Juin 2020, (RHInews)- L’économiste Kesner Pharel dit déplorer que le gouvernement ait attendu aussi longtemps pour doter le pays d’un budget. M. Pharel estime que ce budget qui arrive à seulement quatre (4) mois de l’échéance fiscale en cours ne permettra pas au pays de produire de la richesse.
Pour la deuxième année consécutive, le Produit Intérieur Brut (PIB) d’Haïti ne connaîtra pas de croissance. Il faut remonter à la période du coup d’Etat militaire de 1991 lorsque le pays était sous embargo économique pour comprendre la situation actuelle marquée par une destruction de richesse, selon M. Pharel.
A part quelques dons des organisations financières internationales, le pays ne devrait s’attendre à grand-chose par rapport à ce budget qui sera financé à hauteur de trente (30) milliards de gourdes par la Banque Centrale, souligne Kesner Pharel.
Il dit croire que malgré la faiblesse des recettes fiscales, le gouvernement pourra exécuter ce budget de plus de cent-quatre-vingt-dix-huit (198) milliards de gourdes grâce à une augmentation de l’appui budgétaire qui avoisine les 18 milliards de gourdes.
Le sénateur des Nippes, Nenel Cassy, également économiste, estime que ce budget adopté par le gouvernement est irréaliste et ne répond pas à la réalité socio-économique du pays qui fait face à une crise multidimensionnelle.
‘’En absence d’un parlement fonctionnel, le gouvernement aurait dû consulter les différents secteurs de la société afin de dégager un consensus minimal autour du budget avant de l’adopter, selon Nenel Cassy.’’
Pour le parlementaire, ce budget est un instrument de promotion de la misère, de la pauvreté et de la précarité. Selon lui, ce ‘’budget de la mort,’’ est pire que le ‘’budget criminel’’ de 2017.
Un conseiller du président Jovenel Moïse, Patrick Chrispin estime pour sa part, que le gouvernement a fait du bon travail dans le cadre de l’élaboration du budget. Selon lui, le budget reflète la vision du
gouvernement qui se propose d’apporter des réponses aux problèmes des haïtiens notamment dans le contexte de la pandémie de covid-19.
Pour sa part, James Beltis de ‘’Nap Pap Domi’’ estime qu’en plus d’accuser un déficit de légalité, le budget est loin de répondre aux besoins et aux attentes de la population. Il dit noter que le régime en place est allergique avec tout fonctionnement qui s’inscrirait dans un cadre normal et républicain.
Le petro-challenger déclare noter que le gouvernement a attendu que le parlement soit dysfonctionnel avant d’adopter illégalement un budget en conseil des ministres.
James Beltis estime que la société haïtienne devrait se mobiliser contre l’exécution de ce budget qui se situe dans la même lignée que le budget de 2017 qualifié de ‘’criminel.’’