PORT-AU-PRINCE, lundi 20 mai 2024 – Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), alerte sur des blocages significatifs entravant le fonctionnement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en Haïti. Ces dysfonctionnements posent de sérieux défis pour la gouvernance et la mise en œuvre des décisions prises par le CPT, notammen tcelles qui n’ont toujours pas été publiées dans le journal officiel du pays, Le Moniteur.
Le CPT avait prévu la publication de l’accord du 3 avril et la récente décision relative à la présidence tournante du Conseil ainsi que le renouvellement du mandat des membres de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA). Cependant, ces décisions n’ont toujours pas été publiées, déplore Espérance.
Les responsables ont décidé de ne pas interrompre ce mandat en attendant les résultats des prochaines élections. Après ces élections, les décisions seront officiellement communiquées dans le domaine monétaire.
« Si la situation n’évolue pas favorablement, il y a un risque d’échec pour le Conseil », déclare-t-il, ajoutant que le Président du CPT doit s’assurer que les décisions du Conseil soient respectées et publiées. Malheureusement, poursuit-il, le secrétaire général du Palais National, José Pierre Louis, serait à l’origine du blocage de la publication des décisions du Conseil.
Selon M. Espérance, cette situation a conduit à une division au sein du Conseil, provoquant son dysfonctionnement. Il affirme que José Pierre Louis, soutenu par l’ex-président Michel Martelly, tenterait de faire dérailler le processus gouvernemental afin de maintenir le statu quo et empêcher la tenue du procès des dilapidateurs des fonds du programme PetroCaribe.
« Cette situation met en évidence une absence significative de leadership au sein du Conseil dans la prise et l’application des décisions. Les blocages actuels sont attribués à des problèmes de coordination et à l’absence d’une présidence efficace du Conseil, rendant difficile la prise de décisions », déclare-t-il.
Il souligne que la période à venir sera déterminante pour surmonter ces blocages et assurer une gouvernance stable et efficace. Toutefois, il déplore la gestion calamiteuse du processus de nomination du Premier ministre.
Pierre Espérance déplore également la lenteur enregistrée dans la mise en œuvre de l’accord du 3 avril 2024. Il rappelle que l’accord prévoit la mise en place de trois instances de gouvernance : un Conseil Présidentiel, un Gouvernement dirigé par un Premier ou une Première ministre, et un Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG).
Entre-temps, les défis restent énormes. La population continue de subir la violence criminelle des gangs armés tandis que les nouvelles autorités ne prennent pas les dispositions nécessaires pour faire fonctionner le CPT afin de répondre aux besoins essentiels des Haïtiens, selon Espérance.