Port-au-Prince, samedi 11 septembre 2021- La POHDH s’est dit fortement préoccupée par la dégradation générale de la situation des droits humains en Haïti durant les dix dernières années du régime PHTK au pouvoir.

Selon la POHDH, la gouvernance axée sur la corruption, l’impunité et la criminalité/ banditisme s’est renforcé.

‘‘Les conditions sociales et économiques de la population sont considérablement dégradées. Les droits sociaux tels que les droits à l’alimentation, à la santé, au travail, à l’éducation, au logement sont systématiquement bafoués. Alors que les 4,2 milliards du Fond Petro Caribe sont gaspillés et volés,’’ selon la POHDH qui célèbre cette année ses 30 ans d’existence.

L’organisation souligne que la production nationale est très peu performante. Le secteur agricole est méprisé. La politique d’accaparement des terres cultivables/arabes pour l’installation de zones franches industrielles s’accélère malgré la résistance des paysans pour dénoncer les violations de droits humains que cette politique a entrainées. ‘‘Aujourd’hui soutient la POHDH, plus de 4 000 000 d’haïtiens sont dans l’insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère.’’

La POHDH note également qu’on assiste partout à la prolifération des gangs armés qui agissent en toute impunité. Les libertés se réduisent de plus en plus et les citoyens ne peuvent pas circuler en toute quiétude dans le pays.

La POHDH souligne que, de novembre 2018 à décembre 2021, treize (13) massacres ont été enregistrés notamment dans les quartiers populaires. ‘‘Nous sommes en présence d’une nouvelle dimension de la criminalité, qui empêche aujourd’hui les organisations de droits humains d’observer et de documenter par exemple, ce qui se passe à Martissant dans la troisième circonscription de Port-au-Prince. L’horreur et la terreur s’installent dans les quartiers,’’ selon l’organisation.

Sur le plan institutionnel, le constat est alarmant, précise la POHDH arguant que Nos Institutions chargées de combattre la corruption, la criminalité et l’impunité sont aujourd’hui affaiblies et inefficaces. L’avenir des institutions indépendantes – telles que OPC – créés par la Constitution haïtienne de 1987, se trouve menacé.’’

La POHDH estime que l’Etat devient de plus en plus insouciant et incapable de sécuriser le territoire, de protéger la vie et garantir le bien-être de la population.

‘‘Nous assistons à la banalisation de la vie dans le pays sous toutes ses formes, écrit la POHDH dans un communiqué a l’occasion de la célébration de ses 30 ans.

‘‘Alors que monsieur Ariel Henry et ses alliés occupent le pouvoir de force depuis tantôt quatre (4) mois. La POHDH estime que nous sommes en présence d’un véritable coup d’Etat et dénonce le fait que les pays dits amis d’Haïti continuent de soutenir ce pouvoir illégal, illégitime, qui risque d’aggraver la crise et compromettre davantage l’avenir de nos institutions,’’ dénonce l’organisation.