PORT-AU-PRINCE, jeudi 24 avril 2025 (RHINEWS))– Des bandits armés melbres de l’organisation terroriste Viv Ansanm, ont pris le contrôle d’une station de radio à Mirebalais, dans le département du Centre, et l’ont rebaptisée « Taliban FM », a confirmé mercredi le directeur de la station. Cette prise de contrôle s’inscrit dans un contexte d’occupation prolongée de la ville par des gangs venus de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Selon Joseph Allan Junior, directeur de l’ancienne Radio Panic FM (97,5 MHz), la station est entre les mains du gang Canaan, dirigé par Jeff Larose, alias « Jeff Gwolwa », depuis le 20 avril 2025. « Ils ont pris le contrôle de la radio, ils ont leurs propres beatmakers, leurs propres techniciens. Plusieurs membres du gang sont eux-mêmes rappeurs », a-t-il déclaré au Haitian-Caribbean News Network (HCNN).
Les membres du gang, se faisant appeler les « Talibans » pour revendiquer leur cruauté, ont diffusé sur les ondes des appels aux habitants déplacés pour qu’ils reviennent dans une ville toujours marquée par les massacres perpétrés fin mars. Le journaliste d’HCNN rapporte que les corps en décomposition de dizaines, voire de centaines de victimes jonchent encore certaines rues de Mirebalais.
« Nous sommes les Talibans et nous dirigeons la ville », aurait déclaré un membre du groupe armé à l’antenne, selon les témoignages recueillis.
Dans un autre développement, le journaliste Roger Claudy Israël et son frère Marco Israël ont été libérés jeudi dernier, après deux semaines de captivité. Leur libération a été obtenue grâce au versement d’une rançon partielle en monnaie locale, après l’abandon par les ravisseurs de leur exigence initiale en dollars américains. Les négociations ont été menées par l’organisation SOS Journalistes.
Un autre otage, Frantz Joseph, proche collaborateur de Roger Claudy Israël, demeure en captivité, tout comme plusieurs autres personnes enlevées. Jean Christophe Collègue, journaliste également porté disparu, reste introuvable à ce jour.
La situation à Mirebalais illustre une nouvelle étape dans l’emprise territoriale et médiatique des gangs armés en Haïti, alors que les structures étatiques continuent de se déliter sous la pression de groupes criminels de plus en plus organisés.