PORT-AU-PRINCE, jeudi 10 octobre 2024-Les violences perpétrées par des bandes criminelles en Haïti continuent de faire des ravages, en particulier parmi les enfants, qui sont souvent contraints de travailler pour ces groupes armés. Lors d’un dialogue interactif récent avec l’expert de l’ONU sur Haïti, Amnesty International a exprimé sa profonde préoccupation face à cette situation alarmante, qui persiste dans un climat d’impunité totale.
Ana Piquer, directrice pour les Amériques à Amnesty International, a décrit les témoignages recueillis par l’organisation comme « déchirants », soulignant que de nombreux enfants sont forcés de s’engager dans des activités illicites sous la menace de violences. « Nous avons recueilli des témoignages déchirants d’enfants forcés de travailler pour des bandes criminelles : de la collecte d’informations aux livraisons, et à l’exécution de tâches domestiques sous la menace de violence. Des filles ont par ailleurs été victimes de viols et de violences sexuelles. Le désespoir de leur situation est vraiment inquiétant ; beaucoup ont été déplacés ou n’ont nulle part où aller », a déclaré Ana Piquer.
Les témoignages confirment l’implication forcée des enfants dans des tâches variées, allant des missions de renseignement aux corvées domestiques, souvent sous la contrainte. En outre, les jeunes filles sont particulièrement exposées aux agressions sexuelles, ce qui aggrave encore le désespoir des victimes.
Ana Piquer a également mis en lumière l’impact dévastateur de la violence sur la santé et le bien-être des enfants haïtiens, précisant que « des enfants subissent des blessures graves qui vont changer leur vie en raison de balles perdues ou d’attaques ciblées ». Récemment, une attaque de bande criminelle dans le département de l’Artibonite a causé la mort de 70 personnes, parmi lesquelles des enfants, selon des rapports.
Face à cette situation, Amnesty International appelle à une action immédiate pour protéger les droits des enfants. « Il est urgent de disposer de ressources pour protéger pleinement les droits des enfants et pour empêcher d’autres atteintes aux droits humains et violations de ceux-ci, tout comme il est urgent de mettre fin à l’impunité dont jouissent les responsables de ces agissements », a insisté Ana Piquer.
La crise humanitaire et sécuritaire en Haïti continue de s’aggraver, laissant les enfants particulièrement vulnérables aux exactions des bandes criminelles, dans un climat où l’absence de justice encourage la répétition de ces atrocités.