CAROLINE DU SUD (USA), lundi 18 mars 2024 – L’ancienne ambassadrice des États-Unis en Haïti (août 2012/septembre 2015), Pamela White, 76 ans, a plaidé la cause de Guy Philippe et de Jimmy “Barbecue” Cherizier pour qu’ils prennent part aux négociations devant conduire à une solution à la crise haïtienne.
Dans une interview samedi sur la chaîne d’informations américaine Fox News, Mme White a partagé des perspectives alarmantes sur la situation critique dans le pays en proie à une escalade accélérée de la violence des gangs.
Alors qu’elle se trouvait en Caroline du Sud, White a souligné l’urgence de la crise en Haïti et la nécessité d’une action immédiate pour y mettre fin. Mme White a débuté l’entretien en exprimant sa préoccupation face à la situation actuelle en Haïti. Elle a mentionné qu’elle n’avait pas beaucoup de contacts directs dans le pays, mais elle a décrit la détresse et le désespoir ressentis par les Haïtiens.
White a ensuite abordé plusieurs points, dont le rôle potentiel de certaines figures controversées, telles que Guy Philippe, dans la résolution de la crise.
Pour justifier sa démarche, elle a évoqué le fait que les États-Unis avaient collaboré pendant 29 ans avec les régimes de la famille Duvalier. Cette alliance soulève des questions sur les dynamiques de pouvoir et d’influence qui ont façonné la politique haïtienne pendant des décennies. Mme White a implicitement suggéré que cette histoire de coopération avec des dirigeants autoritaires devrait être prise en compte dans les efforts actuels pour résoudre la crise en Haïti.
Selon Mme White, Guy Philippe, souvent dépeint comme un acteur négatif, pourrait jouer un rôle constructif dans la situation actuelle. Elle a souligné ses qualités charismatiques, son intelligence et sa capacité à mobiliser des partisans, suggérant qu’il pourrait être une partie de la solution.
De même, elle a évoqué la possibilité que d’autres acteurs, y compris ceux issus de milieux marginaux comme “Barbecue Jimmy C”, chef du “G-9 an Fanmi e Alye“ et porte-parole de la coalition “Viv Ansanm“, soient impliqués dans les efforts de résolution de la crise.
Cependant, Mme White a également mis en garde contre la nomination de membres de l’élite traditionnelle haïtienne à un conseil de transition. Elle a souligné que si les élites politiques et économiques qui ont dominé le pays depuis des décennies étaient représentées, toute tentative de transition démocratique serait vouée à l’échec.
Elle a également mis en lumière la nécessité de donner une voix aux groupes marginalisés et de s’attaquer à la crise humanitaire en cours.
Mme White a plaidé en faveur de l’établissement de couloirs humanitaires pour fournir une aide vitale aux personnes souffrant de la faim et de la maladie en Haïti.
Elle a souligné l’importance de mobiliser rapidement des ressources pour sauver des vies et soulager la souffrance des Haïtiens. Mme White a appelé à une action immédiate de la part de la communauté internationale pour répondre à la crise en Haïti.
Elle a exhorté les médias à maintenir l’attention sur la situation dans le pays et à faire pression pour une assistance humanitaire urgente.
Pamela White a rappelé à tous la gravité de la crise et la nécessité d’une action concertée pour sauver des vies et reconstruire un avenir pour le peuple haïtien.
Guy Philippe est un ancien militaire, commissaire de police et un ex-chef rebelle, qui est devenu célèbre pour son rôle dans l’insurrection armée contre le président Jean-Bertrand Aristide en 2004.
Après cela, il est entré en politique et a été élu sénateur en 2016, mais il a été extradé vers les États-Unis en 2017 pour des accusations de de blanchiment d’argent provenant du trafic de drogue et condamné à neuf ans de prison.
Libéré en septembre 2023, après avoir bénéficié d’une réduction de peine, Philippe a été déporté en Haïti où il se lance à nouveau dans la politique. Dans le cadre des démarches en cours en vue de trouver une issue à la crise haïtienne, le dirigeant du parti “Pitit Dessalines “(Enfants de Dessalines), Jean-Charles Moise a proposé un conseil présidentiel de trois membres présidé par Guy Philippe pour remplacer Ariel Henry et conduire une nouvelle transition.
Quant à Jimmy Cherizier, également connu sous le nom de “Barbecue”, il est un chef de gang haïtien et ancien policier. Il est associé au groupe criminel “G-9 an Fanmi e Alye.”
Cherizier est devenu plus largement connu après le massacre de La Saline en novembre 2018, où des dizaines de personnes ont été tuées. Il est formellement inculpé pour son rôle présumé dans cette affaire.
Il fait l’objet d’un avis de recherche depuis 2018. Depuis décembre 2020, Jimmy Cherizier fait l’objet de sanctions américaines en raison de son implication présumée dans des actes répréhensibles en Haïti.
Selon le Département du Trésor des États-Unis qui a imposé ces sanctions, ‘‘alors qu’il était officier de la PNH, Jimmy Cherizier a planifié et participé à l’attaque de La Saline en 2018. Cherizier est aujourd’hui l’un des chefs de gangs les plus influents d’Haïti et dirige une alliance de neuf gangs haïtiens connue sous le nom d’« alliance du G9 ». ‘’
‘‘Tout au long de 2018 et 2019, poursuit la déclaration du département du Trésor, Cherizier a dirigé des groupes armés dans des attaques coordonnées et brutales dans les quartiers de Port-au-Prince. Le texte rappelle qu’en mai 2020, Cherizier a dirigé des gangs armés lors d’une attaque de cinq jours dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince au cours de laquelle des civils ont été tués et des maisons incendiées, au Bel-Air.
Il est souvent associé à des actes de violence et de criminalité en Haïti, et son influence dans le pays reste un sujet de préoccupation pour les autorités et la population.