PORT-AU-PRINCE, lundi 5 septembre 2022– L’ex-directrice générale de la Loterie de l’Etat Haïtien (LEH), Marie Margareth Fortuné a qualifié de machination politique les conclusions de l’enquête de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) et les poursuites judiciaires engagées contre elle pour détournement de fonds.
Selon une commission d’enquête de l’ULCC qui a rendu son rapport le mois dernier, Margareth Fortuné qui a dirigé la Loterie nationale pendant environ cinq ans, aurait détourné un montant de 40 millions de gourdes à la LEH.
Le rapport a recommandé que des poursuites judiciaires soient engagés à son encontre. Le dossier qui a été communiqué au parquet pour les suites de droit, a été transmis au cabinet d’instruction depuis une semaine par le commissaire intérimaire du gouvernement, Me Jacques Lafontant.
Dans un extrait de vidéo envoyé à la rédaction de RHINEWS, Margareth Fortuné a nié en bloc toutes les accusations portées contre elle.
L’ex-DG de la Loterie a dénoncé le caractère partial de l’investigation de l’ULCC qui, a-t-elle dit, ne l’a jamais contacté dans le cadre de cette enquête.
Selon Fortuné, le rapport de l’ULCC participe d’un plan visant à assassiner son caractère, sa carrière et sa personne.
« Ils disent que j’ai détourné 40 millions de gourdes. Comment aurais-je pu détourner des fonds qui n’existent pas », s’est-elle interrogée avant d’affirmer être prête à répondre devant un juge, mais pas celui choisi par eux.
Mme Fortuné a indiqué avoir reçu, en cinq ans, 49 millions de gourdes du ministère des finances et avait déjà remboursé 9 millions de gourdes au ministère qui, a-t-elle souligné, a octroyé 50 millions de gourdes à la nouvelle administration de la Loterie au cours des trois derniers mois.
Fortuné a précisé que les fonds pour lesquelles elle est incriminée, représentent une dette de la compagnie de téléphonie mobile Digicel envers l’Etat haïtien.
Cependant, elle a souligné avoir entrepris en vain toutes les démarches et sans soutien du de la police et de la justice, pour obtenir le paiement de cette dette.