PORT-AU-PRINCE, vendredi 14 juin 2024– Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué jeudi la prestation de serment du nouveau gouvernement d’Haïti, exhortant les parties prenantes à continuer à progresser vers la restauration des institutions démocratiques par le biais d’élections.
Le nouveau cabinet, selon les rapports, remplace complètement tous les ministres du gouvernement de l’ancien Premier ministre, Ariel Henry, qui a été forcé de démissionner plus tôt cette année suite à la pression des gangs criminels qui contrôlent de grandes parties de la nation insulaire. Le nouveau cabinet comprend des femmes ministres à des portefeuilles clés.
S’adressant aux journalistes lors de la conférence de presse régulière de jeudi, le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a déclaré que « l’étape positive de la gouvernance transitoire » devrait s’accompagner de gains de sécurité nécessaires de toute urgence.
« Le Secrétaire général réitère donc son appel au déploiement rapide de la mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS) en Haïti afin d’aider la police nationale haïtienne à faire face à la situation sécuritaire désastreuse », a déclaré M. Haq. Le chef de l’ONU a également appelé les États membres à s’assurer que la mission MSS reçoive de toute urgence le soutien financier et logistique dont elle a besoin pour réussir, a-t-il ajouté.
Entre-temps, le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que l’ONU et ses partenaires continuaient à soutenir les personnes déplacées par la violence dans la capitale Port-au-Prince. Entre le 8 et le 12 juin, le Programme alimentaire mondial (PAM) – l’agence d’aide alimentaire d’urgence des Nations Unies – a distribué plus de 40.000 repas chauds à plus de 9.000 personnes déplacées dans la ville.
Depuis le début de l’année, le PAM a distribué plus de 1,1 million de repas chauds à plus de 120.000 personnes déplacées. Parallèlement, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a fourni 900 kits de dignité aux femmes et aux jeunes filles le mois dernier, et a déployé huit cliniques mobiles offrant des services et un soutien en matière de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre la violence sexiste.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies offre un soutien psychosocial, notamment par téléphone et dans les camps accueillant des personnes déplacées (PDI).
Cependant, la situation dans le sud reste préoccupante, avec des rapports faisant état de plus de 268.000 personnes déplacées, soit une augmentation de 95 % depuis le mois de mars. Le système de santé continue également à faire face à de sérieux défis, paralysé à la fois par les récentes violences et par des années de manque d’investissement, a déclaré M. Haq, notant qu’à l’heure actuelle, seulement 20 pour cent des établissements de santé de Port-au-Prince fonctionnent normalement. « Le plan de réponse humanitaire de cette année, qui prévoit 674 millions de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 23 %, soit 156 millions de dollars », a-t-il ajouté.
Entièrement financé, le plan vise à atteindre 3,6 millions de personnes parmi les plus vulnérables des 5,5 millions d’Haïtiens qui ont besoin d’aide. Les principaux domaines d’intervention sont la protection, les soins médicaux et de santé, l’eau et l’assainissement, ainsi que la sécurité alimentaire.