Guinée : Dadis Camara a été repris et retourné en prison…

Moussa Dadis Camara, ancien dictateur guineen...

CONAKRY, samedi 4 novembre 2023– Sorti de prison samedi matin par un commando lourdement armé, L’ex-dictateur guinéen, Moussa Dadis Camara a été repris et remis derrière les barreaux, ont indiqué l’armée et son avocat.

“Le capitaine Moussa Dadis Camara a été retrouvé sain et sauf et reconduit en prison”, a dit à l’AFP le directeur de l’information des armées (Dirpa) Ansoumane Toumany Camara, sans préciser les circonstances de la capture.

Un des avocats de l’ancien président (2008-2009), Jocamey Haba, a confirmé dans un bref échange avec l’AFP que son client était de retour en cellule.

Seul le colonel Claude Pivi reste introuvable sur les trois ou quatre hommes (selon les sources) tirés de prison au cours d’une opération commando, a dit le directeur de la Dirpa.

Il “est activement recherché”, mais “il n’a aucune chance de quitter le pays puisque Conakry est quadrillée”, a-t-il ajouté.

Deux ou trois autres anciens responsables actuellement jugés comme lui pour un massacre perpétré en 2009 sous sa présidence avaient également été extraits de la prison, ont dit un ministre et des avocats, sans qu’apparaisse clairement si Moussa Dadis Camara s’était échappé de son plein gré. L’un d’eux a été repris.

L’armée a affirmé sa fidélité à la junte en place depuis septembre 2021 et appelé la population au calme. L’état-major a assuré dans un message diffusé en boucle sur la télévision d’Etat que la situation avait été “rapidement maîtrisée et ramenée à la normale”.

“Il était environ 5H00 du matin. Des hommes lourdement armés ont fait irruption à la maison central de Conakry”, a dit le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright. “Ils ont réussi à partir avec quatre accusés dans le procès des évènements du 28-Septembre (2009), notamment le capitaine Moussa Dadis Camara”, a-t-il dit.

Il a assuré que les frontières étaient fermées. “Je dis au peuple de Guinée qu’ils seront retrouvés partout où ils seront”, a-t-il déclaré.

Camara et plusieurs de ses acolytes sont actuellement jugés dans le procès du massacre du 28 septembre 2009-un massacre commis sous sa présidence lors d’un rassemblement de l’opposition dans un stade et qui a fait au moins 156 personnes y ont été tuées et des centaines blessées, et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête mandatée par l’ONU.