PORT-AU-PRINCE, samedi 11 mai 2024-Dans un communiqué, l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) souligne qu’après plus de deux siècles d’indépendance, Haïti demeure confronté à des défis persistants de développement et de lutte contre la pauvreté. “Outre les déficiences de gouvernance et les efforts insuffisants pour revitaliser son économie, le fardeau de ce que l’on qualifie de “double dette de l’indépendance” a grandement contribué à la situation actuelle. Ce remboursement a entravé les revenus d’exportation du pays pendant de nombreuses années et l’a contraint à accorder des avantages commerciaux disproportionnés à l’ancienne puissance coloniale”, déclare l’UEH.
En outre, les règlements de divers différends avec des puissances internationales ont contraint l’État haïtien à verser d’importantes sommes issues du Trésor Public. Cette dette et ses remboursements ont régulièrement suscité un mécontentement au sein de la population, menant à des soulèvements et des manifestations, témoignant ainsi de son impact profond sur la conscience nationale.
L’historienne Gusti-Klara Gaillard, spécialiste reconnue de cette problématique, a souligné l’énorme contribution de la paysannerie haïtienne au remboursement de cette dette, principalement grâce à la production de café, principale exportation du pays. Elle a également souligné les conséquences dévastatrices de cette exploitation sur la culture caféière locale.
Dans les années 2000, l’ancien Président d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, a attiré l’attention nationale et internationale sur l’injustice de cette dette et de ses effets néfastes. “C’est à ce moment-là que le montant exact de cette dette a été calculé et révélé.”
Aujourd’hui, un groupe de travail de l’Université d’État d’Haïti se penche sur la question de la restitution de cette dette historique et des rançons versées au cours des XIXe et XXe siècles. “Ce groupe vise à sensibiliser davantage à cette problématique et à explorer des solutions potentielles pour rectifier cette injustice historique.”