Miami, samedi 26 février 2022– Des employés des ministères des affaires étrangères et de l’intérieur au consulat général d’Haïti à Miami, n’ont pas reçu leur salaire depuis environ douze mois, sans qu’aucune explication ne leur a été fournie, se plaint un employé-cadre de l’institution ayant requis l’anonymat.

Ceux qui ont des arriérés de salaire sont aux abois et éprouvent d’énormes difficultés à subvenir à leurs besoins, selon ce cadre qui souligne que certains d’entre eux ont dû recourir à un second emploi.

‘‘Témoin oculaire du gaspillage d’argent au Consulat général d’Haïti à Miami, j’ai du mal à digérer qu’on ne paie pas certains employés depuis si longtemps et les alors que certains d’entre eux viennent directement d’Haïti. Sans privilèges et avantages particuliers, ils ne parviennent pas à arrondir leu fin de mois, a indiqué la source.

La source précise qu’à l’opposé des employés, le consul général et les vice-consuls qui sont nombreux d’ailleurs, perçoivent un salaire intéressant. Le consul général a, a sa disposition une carte de debit, des frais de résidence, de carburant entre autres.

‘‘Si les vice-consuls reçoivent leur salaire en retard, ils ont des ressources leur permettant de vivre sans trop se casser la tête’’, a-elle souligné, ajoutant qu’il y a presqu’autant de consuls que d’employés au consulat d’Haïti à Miami.

‘‘Il y en a tellement qu’ils n’ont pratiquement rien à faire. ‘‘Recrutés sur la base de copinage d’accointance politique, ils viennent au consulat pour tuer le temps. Tout simplement’’, a soutenu la source.

Selon ce cadre, le consulat plusieurs milliers de dollars par jour sur les frais de demande de passeport, d’extrait d’acte de naissance, l’obtention de mandat et les frais de livraison des passeports entre autres.

‘‘Il y a assez d’argent pour payer tous les employés affectés au consulat, a souligné le cadre qui a fait état d’une utilisation douteuse des fonds collectés au nom de l’Etat haïtien, mais qui n’ont pas été transférés sur le compte de la DGI, organe chargé de collecter taxes et impôts pour le trésor public.’’

Un récent rapport d’enquête de l’ancien président du Sénat, Youri Latortue a révélé qu’environ 1.2 millions de dollars américains, frais prélevés sur les demandes de passeport et d’extrait d’acte de naissance, ont été détournés au consulat d’Haïti à Miami avec la complicité de l’ambassade d’Haïti à Washington.

Le rapport-Latortue souligne qu’il y a un écart entre les passeports fabriqués et les passeports payés : $700,000.00 us dus à l’Ambassade de Washington par le Consulat de Miami pour 2021.  Le consulat doit également un montant de cinq-cents mille (500,000) dollars us aux archives nationales pour les prélèvements effectués sur les demandes d’extrait d’acte de naissance.

Selon notre source, ‘‘ces sommes d’argent qui n’ont jamais été encaissées par la DGI, auraient été tout simplement détournées pour des dépenses illégales qui n’auraient rien à voir avec l’Etat haïtien.

Elle a précisé que le consul général d’Haïti à Miami, Stéphane Gilles, musicien, keyboardiste du groupe musical ‘‘Sweet Micky’’ a été nommé à la tête du consulat sur ordre de l’ancien président Michel Martelly.

Selon la source, Stéphane Gilles qui, sans aucune formation spécialisée, seulement avec son diplôme de fin d’études secondaires (High School), est devenu diplomate du matin au soir, et dirige l’un des plus grands consulats d’Haïti à l’étranger grâce à l’influence de son maestro envers qui, il a d’énormes redevances.

‘‘Le consul général aurait détourné des fonds publics pour fiancer les bals de ‘‘Sweet Micky’’ accommoder les musiciens et tous ceux qui accompagnent le groupe dans ses voyages, des déplacements personnels de l’ambassadeur d’Haïti à Washington en payant billet d’avion et location de véhicules entre autres’’, a soutenu la source.

Elle a présenté le numéro 1 du consulat d’Haïti à Miami comme un absentéiste qui consacrerait plus de temps à animer les soirées mondaines qu’à exercer véritablement ses fonctions de consul général.

La source a estimé qu’une bonne lessive est nécessaire non seulement pour assainir, mais aussi relever le prestige de la diplomatie haïtienne qui affiche ouvertement sa laideur et sa médiocrité, mais aussi son incapacité à défendre les intérêts d’Haïti. ‘‘On peut prendre d’assaut la musique en reproduisant des notes musicales, mais on ne peut pas s’improviser diplomate’’, a-t-elle déclaré.

Les demandes d’interview auprès du consul général d’Haïti à Miami, Stéphane Gilles ont toujours été ignorées.