PORT-AU-PRINCE, dimanche 20 octobre 2024– Le Premier ministre, Garry Conille, poursuit ses visites auprès des forces de l’ordre en Haïti, dans un contexte de recrudescence de la violence, particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans l’Artibonite. Lors de sa visite ce dimanche à l’Académie de Police sur la route de Frères et au Quartier Général des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), Conille a exprimé “sa solidarité avec les unités spécialisées de la Police Nationale et les soldats, en première ligne des opérations visant à contrer la montée de la criminalité.”

Depuis plusieurs années, la région métropolitaine est en proie à une vague de violences orchestrée par des gangs armés regroupés sous le parapluie de “Viv Ansanm” qui contrôlent plusieurs quartiers de la capitale. Le département de l’Artibonite, une autre région lourdement affectée, voit également une intensification des actes criminels, notamment les enlèvements et les meurtres. Selon plusieurs rapports, ces violences ont causé un nombre important de victimes et ont forcé des milliers de personnes à fuir leurs foyers, plongeant ainsi ces zones dans une situation de terreur et de crise humanitaire.

Face à cette situation, Garry Conille a réitéré la détermination de son gouvernement à rétablir la sécurité. Il a déclaré que « chaque jour, nous progressons de manière plus stratégique et plus efficace », en référence aux efforts déployés conjointement par la Police Nationale et les Forces Armées. Lors de ses échanges avec le Directeur Général de la Police Nationale et le Haut État-Major des Forces Armées, le Premier ministre a souligné l’importance de « renforcer la capacité opérationnelle » des forces de l’ordre pour récupérer les territoires sous l’emprise des groupes criminels.

Cette visite du Premier ministre intervient alors que la population continue de vivre sous la menace constante de la violence. L’Artibonite, qui a longtemps été une région agricole clé, est aujourd’hui un épicentre de l’insécurité.

Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, des quartiers entiers sont devenus inaccessibles pour les autorités, laissant les habitants à la merci des gangs. Selon les estimations des Nations Unies, plusieurs centaines de personnes ont été tuées ces derniers mois dans les affrontements entre groupes armés et les forces de l’ordre, et des milliers d’autres ont été déplacées .

Conille a affirmé que la reprise du contrôle des zones occupées est une priorité absolue pour son gouvernement. En rappelant que « c’est notre devoir, c’est notre mission », il a insisté sur le fait que la sécurité reste au cœur des préoccupations des autorités. Cependant, la tâche reste immense. Les forces de l’ordre, souvent en sous-effectif et insuffisamment équipées, peinent à répondre à l’ampleur de la crise.

Le renforcement de la Police Nationale et des Forces Armées d’Haïti est une étape cruciale pour espérer ramener la stabilité dans le pays. Toutefois, les Haïtiens continuent de vivre dans l’incertitude, alors que la violence s’étend et que les solutions tardent à produire des résultats tangibles.