PORT-AU-PRINCE, vendredi 23 septembre 2022– Fritz Alphonse Jean, président élu de l’accord de Montana tout en se disant attristé par les récents événements qui ont secoué le pays, se veut rassurant et invite les haïtiens à faire preuve de courage et de détermination au cœur de la situation de chaos généralisé que connait le pays.
Selon Lui Jean, la situation est si grave que les même les institutions sociales, dont les ecoles, les universités, les églises ne sont pas épargnées.
Cependant, poursuit l’ex-gouverneur de la banque centrale, ‘‘il doit être clair pour nous que ce chaos généralisé est la conséquence de la violence du système politique, économique et social, de la mauvaise gouvernance établie dans l’État depuis longtemps.’’
‘‘C’est ce qui a provoqué l’effondrement de toutes les institutions, déclaré M. Jean dans un message à la nation. Malheureusement, nous continuons de refuser d’agir sur ces problèmes fondamentaux avec équité, éthique, courage et responsabilité’’, souligne-t-il.
Il souligne que de nombreuses alertes ont été lancées soit dans des conférences ou dans des émissions de radio sur le danger du pourrissement de l’exclusion et la déshumanisation du peuple haïtien. Il ne s’agissait pas de faire peur à aucun secteur, mais de signaler le danger qui planait sur nous tous et qui arrivait à grande vitesse, soutient l’économiste Fritz Jean.
« Si l’augmentation actuelle des prix du carburant peut servir d’allumettes pour allumer le feu Ddu chaos, c’est parce que toutes les bases du chaos ont déjà été construites. Ce chaos est la traduction d’une lourde dette sociale qui est sur le dos du pays. Cette détresse sociale trouve son expression dans l’absence de services de base pour l’ensemble de la population, son exclusion, la misère et la haine sociale pour la majorité de la population du pays », ajoute-t-il.
« En plein 21ème siècle bondé, nous avons regardé sur les réseaux sociaux des scènes de pillage où deux (2) femmes se sont mises ensemble pour porter un petit sac de riz. Nous, des secteurs politiques, économiques et intellectuels, ce tableau honteux doit faire appel à notre conscience », déclare M. Jean. Soulignant que cette scène de pillage s’est passée aux Gonaïves dans le département de l’Artibonite, l’un des départements les plus riches du pays où le riz devait être produit à profusion.
‘‘Nous savons que la violence de ce système économique-politique et social lié a la mauvaise gouvernance nous pousse dans le désespoir, le chômage, la faim, de l’insécurité, de la fuite du pays (migration), mais je vous le dis : « Nous ne devons pas laisser le désespoir nous conduire sur la mauvaise voie », déclare Jean.
Selon lui, l’espoir viendra d’un consensus politique national pour freiner l’effondrement et ouvrir la voie à la construction d’un autre pays ensemble.
Cependant, précise Fritz Jean, pour construire un autre pays, nous devons nous attaquer aux problèmes de prédation d’une poignée de personnes qui capture l’État, aux problèmes de corruption, à la contrebande qui attise l’insécurité et à empêcher l’État collecter de l’argent pour fournir les services de base à la population.
Réaffirmant son attachement à l’application de l’accord de Montana, il ajoute que : « Nous mènerons des réformes pour renforcer les institutions de l’État et nous serons en mesure de créer les conditions nécessaires à la résolution de ces problèmes fondamentaux. Sans ces réformes, nous ne pouvons pas faciliter la cohésion sociale qui mènera à la paix politique pour établir la confiance mutuelle dont notre société a besoin ».
‘‘C’est le travail que nous nous proposons de faire à travers la mise en œuvre de l’Accord de Montana pour la transition de rupture. Alors que nous travaillons à la réalisation d’élections appropriées, nous préparons le terrain pour créer une autre économie, une autre société où tout le monde est considéré comme des êtres humains et où tout le monde a la même chance d’avancer dans la réalisation de ses rêves personnels, insiste Fritz Jean.
« Nous sommes confiants d’être sur la voie de l’espoir parce que nous travaillons à changer les règles du jeu », déclare le président élu de l’accord de Montana.