PORT-AU-PRINCE, jeudi 27 avril 1023- Le président élu de l’accord de Montana, Fritz Alphonse Jean rend le pouvoir en place et ses alliés nationaux et internationaux responsables du chaos actuel caractérisé entre autres par la violence criminelle et la misère.
Selon M. Jean le gouvernement de facto n’a jamais tenu compte des avertissements qui lui ont été donnés à propos de la dégradation accélérée du cillant sécuritaire du pays.
“Ce gouvernement qui s’est révélé incapable de résoudre les problèmes les plus simples des haïtiens, assiste avec indifférence au calvaire de la population prise en otage par les gangs armés qui assiègent la capitale haïtienne”, souligne Jean dans une déclaration pré-enregistrée dont RHINEWS a obtenu copie.
Selon lui, la réaction des populations de certains quartiers contre les gangs, traduit un déficit significatif de gouvernance responsable et avisée.
L’ex-gouverneur de la banque centrale estime que la situation risque de s’aggraver si cette prise en charge de la population n’est pas encadrée sur le plan institutionnel.
Fritz Jean plaide une nouvelle fois en faveur d’une nouvelle gouvernance issue d’un consensus large pour éviter, dit-il, que le pays ne continue de s’effondrer.
“Ce consensus est essentiel pour une gouvernance de rupture susceptible de rétablir la sécurité dans le pays et redonner espoir au peuple haïtien qui aspire à une relance des activités économiques. Ce consensus doit prioriser l’implication des haïtiens vivant en Haïti et les expatriés”, soutient M. Jean.
La criminalité a connu une hausse exponentielle au cours des douze derniers mois en Haïti. Elle a plus que doublé en un an.
Selon des chiffres avancés par l’ONU, plus de 1 600 incidents, dont des homicides, des viols, des enlèvements et des lynchages, ont été signalés au cours du premier trimestre de 2023, contre 692 au cours de la même période l’année dernière.
Cependant, en absence d’une réponse institutionnelle aux gangs qui opèrent impunément, depuis une semaine, la population a pris les choses en main.
Près d’une centenaire de présumés bandits ont été lynchés et brûlés par des membrés de la population, dans des incidents séparés, à Port-au-Prince et en province.
La semaine dernière, “Ti Makak,” un redoutable chef de gang basé à Laboule 12, qui serait responsable de l’assassinat de nombreuses personnes dont des policiers, est décédé des suites de ses blessures par balles.
Dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, les citoyens ont mis en place des brigades d’autodéfense.