Fritz Alphonse Jean de retour de Jamaïque : “Sécurité et gouvernance étaient au cœur de sa mission”…

Fritz Alphonse Jean, president du CPT, accompagne du CP Leslie Voltaire et d'Alix Didier Fils-Aime Premier Ministre....

PORT-AU-PRINCE, jeudi 27 mars 2025, (RHINEWS)– De retour en Haïti après une mission officielle en Jamaïque, Fritz Alphonse Jean, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), s’est exprimé lors d’un point de presse à l’aéroport international Toussaint Louverture. Au cours de cette déclaration, il est revenu sur les échanges qu’il a eus avec plusieurs dirigeants régionaux et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, notamment sur les questions de sécurité et de gouvernance en Haïti.

Le président du CPT a souligné que la mission en Jamaïque avait pour objectif principal de discuter de la crise sécuritaire qui frappe Haïti et de la montée du crime transnational dans la région. Lors de ces rencontres, les responsables caribéens et américains ont reconnu que la criminalité qui gangrène Haïti dépasse largement ses frontières.

« Il y a des individus, tant au niveau national qu’international, qui profitent des violences que nous subissons, » a déclaré Fritz Alphonse Jean. Il a mis en lumière l’implication de réseaux criminels opérant dans plusieurs domaines, notamment « le trafic d’armes, de munitions, de drogues et même d’organes. » Selon lui, ces crimes ne concernent pas seulement Haïti, mais affectent d’autres pays de la région.

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a partagé cette analyse et affirmé que les autorités américaines revoient actuellement leur position face à la situation haïtienne. « Ce qui se passe en Haïti n’est pas un phénomène isolé, c’est une menace qui s’étend au-delà de ses frontières, » aurait-il souligné.

Le président du CPT a tenu à remercier le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, pour son accueil, ainsi que le Premier ministre de la Barbade pour son engagement en faveur d’Haïti. Il a également salué l’implication du Premier ministre de Trinité-et-Tobago, responsable des questions de sécurité au sein de la CARICOM.

« Nous avons été bien reçus et avons constaté une véritable volonté de trouver des solutions pour Haïti, » a-t-il affirmé. Il a rappelé que les préoccupations concernant Haïti ne datent pas d’hier : « En 1993 déjà, Haïti était au centre des discussions dans la région, et trente ans plus tard, la situation reste critique. »

Au-delà de la question sécuritaire, Fritz Alphonse Jean a insisté sur l’importance d’une réforme de la gouvernance en Haïti. Selon lui, la crise actuelle est en grande partie due à une relation dysfonctionnelle entre l’État et la société.

« On ne peut pas avancer sur le plan économique sans résoudre les problèmes de sécurité et de gouvernance, » a-t-il martelé. Il a souligné que l’État haïtien ne dispose pas des ressources nécessaires pour répondre aux besoins fondamentaux de la population, notamment en matière de sécurité, de justice, de santé et d’éducation.

Le président du CPT a conclu son intervention en saluant le courage du peuple haïtien, ainsi que celui des forces de l’ordre qui continuent de lutter contre l’insécurité.

« C’est ensemble, épaule contre épaule, quartier par quartier, que nous pourrons venir à bout de cette violence et reconstruire notre pays, » a-t-il affirmé avec détermination.

Cette déclaration survient alors qu’Haïti traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire récente, marquée par une instabilité politique persistante et une insécurité grandissante. La communauté internationale et les pays voisins semblent décidés à s’impliquer davantage, mais la résolution de la crise nécessitera avant tout une refonte en profondeur des institutions haïtiennes.