PORT-AU-PRINCE, dimanche 1er septembre 2024-Fritz Alphonse Jean, conseiller-président représentant l’Accord de Montana au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a lancé un appel en faveur d’une mobilisation nationale pour restaurer l’ordre, la sécurité, et la dignité en Haïti. Dans une déclaration marquant trois ans de lutte dans le cadre de l’accord de Montana signé le 30 août 2921, contre la mauvaise gouvernance, l’impunité, et la corruption, Jean a souligné la nécessité pour les dirigeants haïtiens de prendre des mesures drastiques pour renverser un système qui, selon lui, continue de servir les intérêts d’une minorité au détriment de la population.
Depuis trois ans, a-t-il indiqué, l’accord de Montana, composé de représentants de divers secteurs politiques et de la société civile, œuvre à tracer un chemin nouveau pour Haïti, loin des pratiques qui ont trop longtemps miné les institutions du pays. L’Accord de Montana, signé le 30 août 2021, a été le fruit d’une vaste coalition d’organisations issues de divers secteurs de la société, incluant la société civile, les secteurs professionnels, populaires, et politiques. Ensemble, ils ont choisi de rompre avec les pratiques traditionnelles de mauvaise gestion et de corruption qui ont affaibli l’État.
Jean a insisté sur l’importance de rassembler les forces du pays afin de reconstruire un État fondé sur la moralité et l’éthique, où chaque citoyen peut vivre dignement, quelles que soient ses activités économiques. « Aujourd’hui, Haïti se trouve à un carrefour décisif qui exige des sacrifices de la part de nos dirigeants pour lutter contre un système qui permet à quelques groupes de maintenir l’État sous leur contrôle, l’utilisant pour protéger leurs intérêts personnels et ceux de leur petit cercle, » a déclaré Jean.
Selon lui, il est urgent de revoir les priorités nationales, notamment à travers le budget 2024-2025, pour soutenir les plus démunis et relancer les entreprises, petites et moyennes, qui ont été dévastées par la crise actuelle. « L’État doit mettre en place des instruments pour permettre aux grandes entreprises ainsi qu’aux entreprises de taille moyenne, frappées de plein fouet par la crise, de se redresser, » a-t-il ajouté.
Le conseiller-président a également souligné la nécessité d’une participation active des Haïtiens de la diaspora, experts en sécurité, en investissements et en éducation, pour contribuer à la reconstruction nationale. Il a affirmé que, compte tenu de la gravité de la situation actuelle, l’État aura besoin de moyens considérables pour rétablir les forces de sécurité du pays, qui ont été gravement affaiblies.
Jean a salué le courage des forces de l’ordre locales, en particulier les policiers et les militaires, qui montrent une détermination sans faille pour traquer les criminels qui pensent pouvoir continuer à imposer leur loi. Il a insisté sur l’importance de poursuivre et de renforcer la collaboration entre la police et la population, essentielle pour rétablir la sécurité en Haïti.
Fritz Alphonse Jean a réaffirmé l’engagement du Conseil présidentiel de Transition à poursuivre les efforts pour bâtir un État au service de tous les citoyens haïtiens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Il a réitéré l’importance de la mobilisation générale pour relever les défis auxquels la nation est confrontée, et pour s’assurer que les sacrifices consentis aujourd’hui ne soient pas vains, mais qu’ils ouvrent la voie à une Haïti plus juste, plus sûre et plus prospère.