”Formation du Conseil National de Sécurité (CNS)” : Publication imminente du décret…

Fritz Alphonse Jean Economiste,, Conseiller-President...

PORT-AU-PRINCE, dimanche 14 juillet 2024Fritz Alphonse Jean, conseiller-président, a confirmé ce dimanche que le Conseil National de Sécurité (CNS) est en cours de formation. Lors d’une interview au Réseau Haïtien de l’Information (RHINEWS), M. Jean a annoncé que le décret portant création, organisation et fonctionnement de cette nouvelle structure devrait être publié incessamment.

Prévu par l’« Accord politique pour une transition pacifique et ordonnée », le Conseil National de Sécurité est composé d’experts nationaux, de professionnels de la diaspora et d’autres personnalités qualifiées pour répondre aux différents aspects de la crise de sécurité du pays. Selon l’article 26 de cet accord, « Le CNS définira les modalités de coopération avec les partenaires internationaux en vue de l’amélioration de la sécurité, notamment l’assistance technique aux forces nationales de sécurité et au système judiciaire en vue de résoudre de manière durable les fléaux sociaux de l’insécurité, de la violence armée, des trafics de personnes, de stupéfiants, d’armes, de munitions, et la contrebande. »

L’article 27 de l’accord stipule que le CNS définira et supervisera les arrangements relatifs à l’assistance internationale en matière de sécurité (comme la Résolution 2699 du Conseil de Sécurité des Nations Unies), en consultation avec les collectivités territoriales, les acteurs de la sécurité, de la gouvernance et de la société civile, ainsi que des experts nationaux et internationaux.

Fritz Jean a souligné l’importance de la mise en place du CNS pour un recadrage des forces de sécurité nationale afin de mieux coordonner les efforts visant à créer les conditions indispensables de sécurité, essentielles pour favoriser une reprise effective de la vie en Haïti. Il a assuré que le gouvernement de transition inclura dans le budget rectificatif des provisions permettant au CNS de remplir convenablement sa mission avec tous les moyens techniques, matériels, technologiques et logistiques nécessaires.

L’insécurité en Haïti a des conséquences dévastatrices sur l’économie et les conditions de vie de la population. Selon des rapports des Nations Unies, la violence des gangs armés, les enlèvements et les trafics divers contribuent à un climat de peur et de chaos qui paralyse le pays. Les organisations haïtiennes de défense des droits humains, comme le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), dénoncent régulièrement la recrudescence des actes de violence et l’impunité dont jouissent leurs auteurs.

La situation sécuritaire a également un impact direct sur les infrastructures de base et les services publics. Les écoles et les hôpitaux sont souvent contraints de fermer en raison des violences, et les activités économiques sont sévèrement perturbées, exacerbant la pauvreté et l’exclusion sociale.

Reconnaissant la gravité de la situation sécuritaire et ses conséquences néfastes, M. Jean a assuré que le gouvernement de transition n’épargnera aucun effort pour contrer l’action des gangs armés, qui sèment la terreur dans les quartiers et contrôlent de larges portions de la région métropolitaine. Il a affirmé que l’équipe en place est déterminée à mettre en œuvre la feuille de route qui lui est confiée afin de pacifier le pays, créer les conditions de sécurité nécessaires à la tenue des prochaines élections et satisfaire les revendications fondamentales des Haïtiens.

  1. Jean a également insisté sur l’importance de rétablir un climat de paix, de sécurité et de stabilité, condition sine qua non pour favoriser la relance économique en Haïti. En plus du CNS, l’accord du 3 avril 2024 prévoit la création de l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG), destiné à surveiller et évaluer les actions du gouvernement.

La formation et l’opérationnalisation rapide du CNS sont essentielles pour répondre efficacement à la crise sécuritaire en Haïti, rétablir l’ordre et créer les conditions propices au développement socio-économique du pays.

Outre le CNS, l’accord du 3 avril 2024 prévoit également la création  de l’organe de contrôle de l’action gouvernementale (OCAG).