Force Multinationale en Haïti : L’ONU espère un déploiement au premier trimestre 2024…

Policiers kenyans...

GENEVE, 8 décembre 2023 – L’Organisation des Nations unies (ONU) exprime son souhait de voir la force multinationale déployée en Haïti au cours du premier trimestre 2024. Cette mission, conçue pour aider la police locale à endiguer la violence “absolue” des gangs, attend l’approbation de la justice kényane et d’autres facteurs tels que le financement pour déterminer son calendrier précis.

Lors d’une conférence de presse à Genève, Ulrika Richardson, représentante spéciale adjointe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti, a déclaré : “Il est très difficile d’estimer le moment de leur arrivée en Haïti. Cela dépend de la justice kényane et de nombreux autres éléments tels que le financement, mais nous espérons qu’ils pourront arriver au cours du premier trimestre 2024.”

En octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU avait donné son feu vert à cette mission multinationale dirigée par le Kenya, destinée à soutenir la police haïtienne. Bien que la composition finale de la force, soutenue par les États-Unis, ne soit pas encore déterminée, elle devrait compter entre 2500 et 2600 membres, dont 1000 Kenyans.

Haïti, confronté à une violence extrême des gangs contrôlant 80 % de Port-au-Prince, a enregistré des records de crimes graves, avec environ 8000 meurtres, lynchages, kidnappings et viols depuis le début de 2023, faisant de lui le pays le plus pauvre de la région.

Le déploiement de la force est actuellement en suspens, en attendant une décision de la Haute cour de Nairobi concernant un recours déposé par un opposant. Selon le juge Enock Mwita, la Haute cour devrait rendre son verdict le 26 janvier 2024.

En dépit de cette attente, Ulrika Richardson a souligné les préparatifs intensifs des Kenyans pour la mission à venir. Une délégation kényane s’est déjà rendue en Haïti pour planifier le déploiement, sollicitant activement des informations.

Les discussions entre l’ONU et le Kenya se poursuivent pour mettre en place cette force, dont la mission s’annonce complexe.

Sur le plan politique, la situation en Haïti est dans une quasi-impasse, suscitant la préoccupation du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il appelle à un accord sur la restauration des institutions démocratiques, prévoyant des élections crédibles, participatives et inclusives, pour parvenir à un État de droit et à une sécurité durables

Selon Richardson, la réalisation d’élections nécessitera 12 à 18 mois une fois la situation suffisamment stabilisée. L’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 a plongé Haïti dans le chaos.

Malgré le déploiement suspendu par la justice kényane depuis fin octobre, une délégation kényane a effectué une visite de 24 heures à Port-au-Prince le 6 décembre.

La primature haïtienne a clarifié que cette visite était liée à la préparation de l’arrivée prochaine de la Mission multinationale de soutien à la sécurité.

Cependant, cette initiative a suscité des critiques à Nairobi, avec des accusations de saboter l’autorité judiciaire de la part du président du parti kényan Alliance troisième voie, Ekuru Aukot.

 

source:AFP