“Fantôme 509”: Un cancer pour la police et les citoyens, selon Léon Charles qui n’est pas en mesure de donner des précisions sur le meurtre d’un agent du SWAT

Leon Charles au centre en tenue de combat, directeur general a.i de la PNH

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, le 6 février 2021 –(RHInews)- Anozart Patrick, agent spécial du “SWAT TEAM”, aurait été tué par erreur dans la soirée du 5 février 2021 lors d’une offensive conjointe des agents du SWAT et de l’USGPN dans les environs de la place du Canapé-Vert incluant le Sous-Commissariat pour contrer la menace des policiers se réclamant du groupe “Fantôme 509”.

Des policiers “Fantômes” avaient déjà vidé les lieux, lors de l’arrivée des unités du SWAT et de l’USGPN qui balayaient systématiquement les environs du Canapé-Vert en lançant à profusion des grenades lacrymogènes et en tirant à balles réelles, ont constaté des reporters et témoins sur place.

Le corps de la victime a été vite récupérée et transportée d’urgence par une ambulance, sans l’autorisation et le constat légal d’un juge de paix, souillant ainsi la scène du crime, a encore constaté des reporters de plusieurs médias de la capitale.

Lors d’une intervention au soir même de l’incident, le Directeur général par intérim de la police, Léon Charles, a impliqué nommément le groupe “Fantôme 509” dans le meurtre de son agent, dans les environs de la place du Canapé-Vert.

Selon Léon Charles qui était entouré de plusieurs de ses collaborateurs lors de son intervention, plusieurs agresseurs ont été atteints mortellement, lors de la riposte des unités de la police. Mais dans certains milieux de la capitale, on parle d’exécution sommaire…

Il s’agit de Wilbert Fleurant, Walta Bichotte, Marcélus Junior et Joseph Adam.

Plusieurs autres sont blessés et sont activement recherchés par la police, a indiqué le chef de la police qui était en tenue de combat, ajoutant que l’un des chefs de file du mouvement Raynald Courtois, un policier actif, est aux mains de la police.

Léon Charles a précisé qu’il était au courant de cette activité du groupe “Fantôme 509”, à travers son service de renseignement. Des dispositions ont été prises, a-t-il dit, pour contrer les menées de ce groupe de policiers qui ont fait d’autres choix au nom de leurs intérêts personnels.

Il a, par ailleurs, salué les troupes fidèles et le Haut Commandement de la police qui, à son avis, travaillent jour et nuit pour empêcher le pays de sombrer dans le chaos.

Tout en saluant la mémoire du policier Anozart Patrick qu’il a qualifié d’agent courageux, Léon Charles s’est dit fier de la famille du disparu qui s’était dévoué corps et âme et avec conviction pour la nation.

Toutefois, le chef de la police n’a pas été précis sur les circonstances entourant le meurtre de l’agent Anozart Patrick, au moment où au moins deux unités de la police nationale opéraient dans les environs de la place du Canapé-Vert.

L’USGPN, une unité spéciale chargée de la sécurité du Palais National et de ses environs immédiats, était sur les lieux de l’incident au même moment que le corps d’élite, le “SWAT”, a encore constaté un autre reporter.

Qui serait chargé de procéder à l’autopsie du cadavre pour déterminer exactement le type de calibre et la provenance de l’arme qui a blessé mortellement l’agent du SWAT ? Pourquoi, un juge de paix n’était pas présent sur les lieux pour les formalités légales avant la levée du cadavre ?

Selon un présentateur d’une station de radio de la capitale à grande écoute au soir même du drame, des éléments des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) étaient également présents sur le théâtre des opérations, vendredi soir.

Dans une note sans signature et attribuée au groupe “Fantôme 509″ circulant sur les réseaux sociaux le Samedi 6 février 2021, celui-ci a démenti les déclarations de Léon Charles relatives à l’arrestation des membres de ce groupe.

Le Directeur général de la police a fait procéder à l’arrestation de policiers innocents qui n’ont rien à voir avec le groupe “Fantôme 509”. Il a menacé de représailles toux ceux qui s’aviseraient de faire obstacle aux “policiers invisibles”.

Dans cette note, “Fantôme 509” a averti que si les policiers arrêtés n’étaient pas relâchés, il passerait à l’attaque les 6 et 7 février 2021 en détruisant des sites sensibles, aux alentours de Port-au-Prince.