PORT-AU-PRINCE, dimanche 31 décembre 2023– Dans le cadre d’une étude exhaustive sur les violences faites aux femmes et aux filles (VFFF) dans le département du Nord-Est, les résultats alarmants mettent en lumière la récurrence des cas de violences, touchant particulièrement les femmes non célibataires.
Selon l’Enquête sur les Ménages et les Milieux Universitaires de Santé (EMMUS VI), 27% de ces femmes sont victimes d’agressions sexuelles, physiques, harcèlement à l’école, violences conjugales, et en milieu de travail.
Les objectifs de cette étude visaient à déterminer les causes, la propension, les formes, catégories et typologie des violences sexuelles.
Les méthodes de collecte des données incluaient des enquêtes par sondage, des entretiens individuels semi-directifs, et une observation documentaire, avec une analyse juridique des données recueillies auprès de 439 femmes et filles dans les communes ciblées.
Les principales causes des VFFF identifiées par l’étude comprennent le manque de socialisation juridique de la population, le faible niveau d’éducation, la banalisation de la violence dans la société haïtienne, la précarité socio-économique des victimes, l’impunité, l’inefficacité des politiques publiques, le rejet social, les douleurs physiques, et les ruptures familiales.
L’enquête révèle que les violences touchent toutes les couches de la population et à tous les âges, avec une prévalence particulièrement élevée chez les femmes de 15 à 25 ans.
Les violences émanent de divers acteurs, y compris des enseignants, des voisins, des hommes armés, y compris les forces de l’ordre, soulevant des problèmes tels que le refus d’octroi de certificats médicaux sans autorisation et la demande de frais hospitaliers aux victimes.
Les conclusions démontrent un manque de confiance des victimes dans le système judiciaire, les incitant à garder le silence. En réponse, des mesures préventives et correctives sont suggérées, notamment une meilleure couverture des services de sécurité, l’éducation et la sensibilisation de la population sur les droits des femmes, le renforcement de la législation et des compétences des agents d’accueil, ainsi que la promotion de l’autonomie financière des femmes à faibles revenus.
L’étude souligne la nécessité urgente d’actions concrètes pour mettre fin à ces violences insupportables, appelant à la mobilisation de tous les acteurs, des autorités locales à la société civile, afin de garantir la sécurité et la dignité des femmes et des filles dans le département du Nord-Est.