Enlèvement de religieuses à Port-au-Prince : la situation s’aggrave dans la capitale haïtienne…

Eglise Sainte-Anne,/image d'archives...

PORT-AU-PRINCE, samedi 20 janvier 2024– Au moins 6 religieuses de la congrégation des sœurs de Sainte-Anne ont été enlevées à Port-au-Prince par des hommes armés. Le bus qui transportait les religieuses a été arrêté en plein jour par des assaillants armés, prenant en otage tous les passagers, y compris le chauffeur. Le véhicule a ensuite été conduit vers une destination inconnue.

La capitale haïtienne est actuellement confrontée à une recrudescence de la violence, avec certains quartiers bouclés ces derniers jours. Des sources locales confirment que l’enlèvement a eu lieu vendredi 19 janvier au centre de Port-au-Prince, tandis que des gangs armés intensifient leurs actions meurtrières depuis dimanche dernier.

La Conférence haïtienne des religieux et religieuses a confirmé l’enlèvement par le biais d’un communiqué, condamnant fermement cet acte odieux. Mgr Pierre-André Dumas, évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne, a également exprimé sa condamnation vigoureuse, dénonçant le non-respect de la dignité des femmes consacrées qui se dévouent à l’éducation des jeunes, des plus pauvres et des vulnérables.

Les récentes violences à Port-au-Prince comprennent des échanges de tirs violents entre bandes rivales dans le quartier de Solino, faisant une vingtaine de morts selon des témoins. D’autres quartiers tels que Carrefour Péan et Delmas 24 ont également été la cible d’attaques de gangs, incitant les habitants à ériger des barricades pour se protéger.

Parallèlement aux troubles, des manifestations antigouvernementales perturbent le pays depuis plusieurs jours. Sous l’appel de Guy Philippe, ancien chef de police et homme politique, les manifestants demandent la démission du Premier ministre Ariel Henry, reprochant son inaction tant sur le plan économique que sécuritaire depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Les manifestations se déroulent dans un contexte où les enlèvements se multiplient, avec des victimes telles qu’un médecin et un juge de paix la semaine dernière, libérés après le versement de rançons.

La Conférence haïtienne des religieux et religieuses ainsi que Mgr Dumas appellent à la libération des otages et à la fin de ces pratiques abjectes et criminelles, appelant toute la société haïtienne à se mobiliser en solidarité pour obtenir la libération des séquestrés.