“Emmanuel Vertilaire réfute les accusations de corruption et saisit le Parquet pour dénoncer un conflit d’intérêts dans l’enquête de l’ULCC”….

Emmauel Vertilaire, Conseiller presidentiel...

PORT-AU-PRINCE, lundi 7 octobre 2024 – Emmanuel Vertilaire, Conseiller-Président au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT),  a réagi aux accusations de corruption portées contre lui par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC). Face aux recommandations de l’ULCC pour des poursuites judiciaires à son encontre, ainsi qu’à celles de Louis Gérald Gilles et Smith Augustin, également membres du CPT, Emmanuel Vertilaire a pris l’initiative de saisir le Parquet de Port-au-Prince d’une requête de 13 pages pour contester ces allégations.

Dans une déclaration publique, Emmanuel Vertilaire a exprimé son souci de préserver le prestige du CPT et d’assurer la manifestation de la vérité dans ce qu’il appelle “l’Affaire BNC”. Il a vivement critiqué le rapport de l’ULCC, affirmant qu’il repose sur des observations personnelles et manque de crédibilité.

L’un des points centraux de la requête déposée par Vertilaire concerne un conflit d’intérêts présumé impliquant le Directeur général de l’ULCC. Selon Vertilaire, ce dernier est propriétaire du cabinet d’avocats « Expertus », et l’un des avocats de Raoul Pierre-Louis, un acteur clé dans l’enquête, collabore régulièrement avec ce cabinet. Emmanuel Vertilaire dénonce l’incompatibilité de cette situation, affirmant que ce conflit d’intérêts aurait affecté l’objectivité de l’enquête menée par l’ULCC. Il précise que le cabinet d’avocats continue de présenter le Directeur général de l’ULCC comme son propriétaire, ce qui soulève des questions éthiques sur l’ensemble du personnel impliqué.

Emmanuel Vertilaire s’en prend également à l’interprétation de la corruption passive par l’ULCC. Il souligne que l’institution n’a pas rapporté de preuves tangibles d’un acte positif de sa part, tel qu’une demande expresse, qui pourrait constituer un pacte de corruption. Il insiste sur le fait que la charge de la preuve repose sur l’ULCC, et que les échanges qu’il a eus avec Raoul Pierre-Louis ne peuvent être assimilés à du trafic d’influence.

Dans sa requête, Vertilaire dénonce ce qu’il appelle l’excès de pouvoir de l’ULCC, qui aurait scruté ses habitudes d’utilisation de crédit à la consommation auprès de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Il précise avoir obtenu sa carte de crédit de manière régulière, sans l’intervention d’un tiers, et conteste la légitimité de l’enquête sur cet aspect de sa vie personnelle.

Sur le plan juridique, Emmanuel Vertilaire invoque l’irresponsabilité pénale en vertu du principe de l’individualisation de la peine, stipulé par l’article 44 du Code d’Instruction Criminelle (CIC). Il estime que son cas doit être dissocié des autres accusations, et fait appel au pouvoir de classement sans suite du Parquet, conformément aux articles 13 et 48 du même code.

En prenant la parole publiquement, Vertilaire cherche non seulement à défendre son honneur, mais également à remettre en question la méthode et l’impartialité de l’enquête de l’ULCC. Il invite la justice à examiner de près sa requête, afin de clarifier la situation et de garantir que les conclusions de l’ULCC ne soient pas biaisées par des conflits d’intérêts ou des erreurs d’interprétation.

Cette affaire, qui secoue le Conseil Présidentiel de Transition, met illustre les tensions internes et les allégations de corruption qui continuent d’entacher la gestion de la transition en Haïti.

Le dépôt de cette requête par Emmanuel Vertilaire pourrait être le début d’une longue bataille judiciaire alors que les regards sont tournés vers le Parquet pour la suite à donner à ces accusations.