Haïti/Justice:

Port-au-Prince, 23 juin 2020- Emmanuel Constant, l’ancien redoutable chef de l’organisation paramilitaire, FRAPH ( Front pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti) est déporté  en Haïti.

Il est arrivé ce mardi à Port-au-Prince après avoir passé près de 26 ans aux Etats-Unis sans revenir au pays.

Emmanuel “Toto” Constant qui n’est pas en vacance a été accueilli par des agents de la police judiciaire qui ont procédé immédiatement à son arrestation.

Programmée à plusieurs reprises, la déportation de Toto Constant a été ajournée au moins trois fois. Le gouvernement haïtien entreprenait des démarches  pour retarder l’expulsion de M. Constant des Etats-Unis.

Le premier ministre Jouthe Joseph avait prévenu, lors d’une rencontre virtuelle avec des défenseurs des droits humains, que si ses efforts pour différer la déportation de l’ancien chef d’escadron de la mort n’aboutissaient pas, celui-ci irait tout droit en prison dès son arrivée.

De nombreux secteurs dont des organisations de défense des droits humains telles, Défenseur Plus et le RNDDH saluent la déportation et l’arrestation de Toto Constant.

Ces organisations souhaitent que toutes les dispositions soient prises afin qu’Emmanuel Constant puisse purger sa peine de prison à vie.

Condamné en 2008 pour fraude immobilière  et vol à main armée par un tribunal de New-York, Emmanuel Constant qui est libéré en avril dernier après avoir purgé sa peine était détenue par ‘’l’Immigration and Customs Enforcement’’ (ICE) des États-Unis.

Il a été condamné également en 1994 par contumace à la prison à vie par un tribunal  des Gonaïves pour son rôle actif dans un massacre perpétré dans le quartier populaire de Raboteau, pendant le coup d’Etat contre l’ancien président Jean Bertrand Aristide.

Le FRAPH, l’organisation paramilitaire que dirigeait Emmanuel Constant est accusée d’avoir massacré entre trois mille (3,000)  à cinq mille (5,000) personnes durant le coup d’Etat militaire de Raoul Cédras et de Michel François (1991/199).

De nombreux proches et partisans de l’ancien président Aristide dont l’ancien ministre de la justice Guy Malary, les frères Izmery (Georges et Antoine et…

En plus du travail de répression systématique exercée contre la population par le FRAPH, Emmanuel Constant était aussi un agent informateur de rang inférieur de la CIA en Haïti. Il gagnait ($700.00) sept-cent dollars américains par mois..

Au retour du président Aristide en 1994, il avait donné une conférence de presse organisée par l’ambassade américaine à Port-au-Prince qui avait mis à sa disposition la logistique nécessaire.

Tout se déroulait sous les regards bien veillants d’un haut fonctionnaire de l’ambassade américaine à Port-au-Prince qui s’assurait que la conférence de presse se passait bien.