SAINT-DOMINGUE, mardi 31 mai 2022– L’ex-ministre des haïtiens vivant a l’étranger, Edwin Paraison, a affirmé mardi que les autorités de la Direction générale des migrations dépassaient les bornes, arguant que des citoyens haïtiens qui travaillent et vivent dans la ville de Juan Bosch, ont été persécutés.
Selon lui, jusqu’à présent, il n’a pas été possible de déterminer ce qui a causé la tension ces derniers jours dans la zone où la Direction générale des migrations a mené des opérations pour rapatrier les illégaux haïtiens dans le pays.
L’ancien consul d’Haïti en République dominicaine a fait état de témoignages selon lesquels, les autorités migratoires se rendent quotidiennement dans la ville de Juan Bosch pour mener ce type d’opération sans que la situation ne devienne incontrôlable.
Réunis au sein de plusieurs organisations, des Haïtienno-Dominicains ont tenu lundi un sit-in devant le palais présidentiel dominicain en vue dénoncer la violence raciste gouvernementale contre eux en République dominicaine.
Les protestataires ont exigé que le gouvernement de Luis Abinader cesse sa politique de violation des droits humains des immigrés haïtiens et dominicains de teint noir, qui est appliquée en violation des lois dominicaines sur la migration, en détenant arbitrairement notamment des femmes enceintes et des nourrissons.
Edwin Paraison, dirigeant de la ‘‘Fondation Zile’’ (Fondation de l’Ile) a également appelé les autorités compétentes dominicaines à mener une enquête plus approfondie pour déterminer ce qui a causé le conflit entre les ressortissants haïtiens et les agents de la DGM.
Il a souligné que dans la confrontation entre les travailleurs de Ciudad Juan Bosch et les agents de migration, 12 à 14 Haïtiens y ont participé, mais qu’il y avait aussi des Dominicains qui ont agressé les officiers.
« L’enquête des services de renseignement n’a pas été faite pour pouvoir atteindre ceux qui sont vraiment à blâmer pour cette action, mais ils sont allés persécuter les citoyens haïtiens vivant dans la ville de Juan Bosch », a-t-il déclaré.
Paraison a également révélé que les autorités nationales avaient violé les accords de 1999 entre la République dominicaine et Haïti en ce qui a trait à l’expulsion des clandestins qui indiquent que les ambassades devraient jouer leur rôle d’assistance consulaire.
« Une liste doit être envoyée avant l’expulsion à l’ambassade pour que l’ambassade puisse envoyer… un agent consulaire ou un diplomate pour au moins savoir si ces personnes vont laisser des biens ici en République dominicaine », a-t-il ajouté.
Au moins 1 700 migrants haïtiens, dont 76 enfants et une douzaine de femmes enceintes, ont été expulsés par la République dominicaine au cours des deux dernières semaines, a rapporté vendredi dernier le Groupe de soutien aux rapatriés et aux réfugiés (GARR).
Le GARR, une ONG haïtienne, a dénoncé le fait que les Haïtiens sont soumis à une « campagne de persécution » de la part des autorités dominicaines, qu’il a accusées d’avoir commis « de nombreuses violations des droits de l’homme ».