ECC réclame l’ouverture d’une information judiciaire a l’encontre des personnalités haitiennes sanctionnées par le Canada et les Etats-Unis…

Michel Martelly, Ex-president d'Haiti, Laurent Lamothe, ancien premier ministre haitien, Jean Henry Ceant, ancien premier ministre d'Haiti...

PORT-AU-PRINCE, vendredi 2 décembre 2022– ECC se dit préoccupé, à la lumière des révélations de ces sanctions, par l’éventualité du financement des activités criminelles qui gangrènent le pays par les produits de la corruption.

Dans un communiqué, l’organisation anti-corruption souligne que ‘‘Ces mesures et dispositions concernent des élites haïtiennes qui « visent un ancien président d’Haïti et deux anciens premiers ministres d’Haïti soupçonnés de protéger et de permettre les activités illégales des gangs criminels armés au pays, notamment par le blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption ».’’

Selon ECC, ‘‘ces révélations dénotent, une fois de plus, les liens inextricables entre la corruption et les violations des droits humains.’’

‘‘Si ECC a toujours souligné et démontré que la corruption qui prévaut en Haïti nuit à l’indépendance de la justice, mine les conditions de détention, dégrade les droits sociaux et entretient l’impunité, aujourd’hui plus que jamais et plus gravement, elle sert à protéger et à permettre les activités illégales des gangs armés qui répandent la terreur dans le pays’’, ajoute l’organisation.

Selon ECC ces mesures visent d’anciens agents et comptables de deniers publics dont la gestion a déjà été mise en cause par les rapports PetroCaribe de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratifs (CSCCA) et divers scandales de corruption.

« Si le préjudice économique et social de la corruption régnante n’est plus à démontrer, aujourd’hui il faut considérer l’ultime effet de la corruption : son produit sert à financer les gangs armés. La population haïtienne s’en trouve plusieurs fois victime », déclare ECC.

‘‘Il ne faut sous-estimer aucune information et soupçon de corruption. Mieux, il faut faire la lumière sur ces allégations.il faut faire la lumière sur ces allégations’’ selon ECC.

Selon ECC, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) et l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) sont face à leurs responsabilités : lutter contre la corruption et ultimement tarir le financement par les produits de la corruption des gangs armés en Haïti.

ECC rappelle que l’une des personnalités visées par les sanctions internationales, M. Rony Célestin fait l’objet d’une enquête de la part de l’ULCC. ECC dit déplorer que près de deux ans après ce scandale, les résultats des investigations ne sont pas encore rendus publics.

ECC invite l’ULCC à rendre disponible, sans délai, son rapport d’enquête sur ce cas spécifique.

ECC demande à l’ULCC et à l’UCREF d’agir pour faire la lumière sur ces allégations. Chacune de ces personnalités sur lesquelles pèsent lesdites allégations doivent faire l’objet d’enquêtes sérieuses pour établir les faits et éventuellement saisir la justice haïtienne, écrit l’organisation,  rappelant aux autorités judiciaires qu’ils ont le devoir d’ouvrir une information judiciaire sur ces allégations même en dehors de l’ULCC ou de l’UCREF.

ECC dit observer que ‘‘la communauté internationale s’ouvre finalement les yeux sur l’état de la criminalité dans le pays, sur les exactions des pouvoirs qui se sont succédé ces dernières années en Haïti.’’

Pendant longtemps, précise-t-il, malgré les rapports accablants des organismes de défense des droits humains sur différents massacres perpétrés par des gangs armés en complicité avec les structures internes du pouvoir, malgré la mobilisation des centaines de milliers de jeunes dénonçant le pillage des fonds PetroCaribe, malgré les rapports des commissions sénatoriales et de la Cour des Comptes sur la mauvaise gestion de ces fonds, malgré les dénonciations publiques de certaines organisations politiques et de la société civile, cette communauté internationale a exercé un mutisme absolu, qui  a favorisé l’effondrement total de l’État Haïtien.’’

ECC appelle, les autorités haïtiennes à prendre toutes les mesures conservatoires contre les personnes sur lesquelles ces allégations sont portées et,  les Nations Unies et les grandes puissances étrangères qui adoptent et patronnent ces mesures à envisager à développer une entraide judiciaire significative et pertinente avec les autorités haïtiennes compétentes dans le but de réaliser des procès exemplaires contre tous ceux qui ont pactisé avec cette économie criminelle et qui ont servi à effondrer l’État haïtien..