Port-au-Prince, lundi 27 décembre 2021- Ensemble Contre la Corruption (ECC) se dit fortement préoccupé par les dernières révélations concernant des cas de détournement de biens publics par l’ancien directeur général de l’office national de l’identification (ONI), Jude Jacques Elibert. ‘‘Ces révélations, selon ECC, font état de l’appropriation illégitime des biens mobiliers de l’institution publique.’’
Au moins vingt motocyclettes, une centaine de panneaux solaires et deux génératrices ont été volés à l’ONI, a révélé la semaine dernière, le commissaire intérimaire du gouvernement de la Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant.
Dans un communiqué, ECC exige que lumière soit faite sur ce dossier dans un délai raisonnable afin de clarifier la survenance d’actes de corruption précisément prévus par la Loi du 12 mars 2014. ‘‘Dans le cas où ces actes de corruption se seraient avérés, ECC exige que les auteurs et complices desdits actes soient poursuivis avec la rigueur nécessaire, qu’ils soient condamnés et que les biens détournés soient restitués à l’Etat,’’ écrit l’organisation anti-corruption.
‘‘Comment comprendre que la gestion d’une institution publique qui traite les données confidentielles et sensibles des citoyens, soit confiée à des personnes à l’intégrité douteuse,’’ se demande ECC.
Soulignant que l’ONI a déjà été éclaboussé par d’autres scandales de corruption, ECC qui cite entre autres l’affaire Dermalog, s’interroge sur le mutisme de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) dans la signalisation de ces allégations et le déferrement des dossiers par devant les instances judiciaires.
ECC rappelle également que ‘‘lors de son audition en décembre 2018 au Sénat de la République dans le cadre du scandale de l’Affaire Dermalog, Jude Jacques Elibert avait délibérément menti publiquement à la nation, à plusieurs reprises et sur diverses questions, jusqu’à affirmer ne pas savoir si Martine Etienne Moïse était à Paris tandis qu’il avait pris le même avion avec la Première Dame de l’époque.’’
L’organisation anti-corruption souligne que l’ONI est une institution républicaine poursuivant un objectif d’intérêt général en offrant un service public assujetti au respect des principes de légalité, d’égalité et de neutralité, regrette l’orientation partisane que l’institution a pris ces dernières années.
‘‘Dans les faits, l’ONI s’est révélée être une caisse de résonnance d’intérêts politiques et partisan. Cela traduit une grande faiblesse institutionnelle qui facilite la commission d’actes de corruption,’’ soutient ECC.
Jude Jacques Elibert, ex-DG de l’ONI, est convoqué au parquet de Port-au-Prince le 10 janvier prochain afin de fournir au parquet des explications notamment sur la disparition d’équipements appartenant à l’institution.
Il n’a pas répondu à l’invitation du parquet le 21 décembre dernier. Il se trouve actuellement à l’étranger. Ses avocats avaient sollicité un report de l’audience.