Port-au-Prince, 29 juillet 2020- Avec un indice de criminalité de 72.03, Haïti figure, en 2020 parmi les pays les plus violents au monde. Au cours des trois dernières années, au moins neuf (9) massacres faisant plusieurs dizaines de morts, de blessés et de milliers de déplacés, ont été perpétrés dans la région métropolitaine, selon le RNDDH.
Le RNDDH cite entre autres les massacres de Carrefour-Feuilles, de Tokyo, de La Saline, de Bel-Air, de Cité Soleil, du Pont-Rouge etc.
Selon le Réseau National de Défense des Droits humains, il s’agit de massacres d’Etat, puisqu’ils ont été commis par des chefs de gangs à la solde du pouvoir politique. Des moyens logistiques de la police nationale, ont été mis à la disposition des criminels, selon le directeur exécutif de cet organisme de défense des droits humains, Pierre Esperance, qui dit noter que le gouvernement reste toujours muet sur tous ces crimes commis dans les quartiers populaires.
Selon M. Esperance, l’enjeu de toutes les violences qui se déroulent dans l’indifférence totale des autorités au niveau de la région métropolitaine, ce sont les prochaines élections-lesquelles élections ‘’bidon’’ qui doivent favoriser, par tous les moyens, le retour au pouvoir de Michel Martelly.
‘’Le G-9 en famille et alliés a été mis en place dans cette perspective, a déclaré Pierre Esperance dans une interview à RHINEWS qui précisé que M. Martelly est le véritable chef du G-9 dont la mission consisterait à imposer un climat de peur et de terreur dans les quartiers populaires.’’
Il a affirmé qu’un électorat de plus de 800 mille personnes, le département de l’Ouest représente, à lui seul, 40% de l’électorat global du pays. ‘’Compte tenu des crimes financiers et de sang qui sont reprochés à l’équipe ‘’tet kalé,’’ celle-ci croit qu’elle doit se perpétuer au pouvoir à travers d’élections frauduleuse pour se mettre à l’abri de toute poursuite judiciaire, selon Pierre Esperance.’’
Il estime que le G-9 a un rôle clé à jouer dans la matérialisation de ce projet. Le plan consisterait, croit-il, à prendre le contrôle des quartiers difficiles, à les transformer en zone de non droit et à mettre de l’argent à la disposition du G-9 dont les membres se feront passer pour des agents de développement pour mettre leur plan a exécution.
‘’La Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) serait appeler à jouer le rôle de facilitateur entre les chefs de gangs et le pouvoir, M. Esperance qui souligne que les massacres sont des crimes contre l’humanité et imprescriptibles.’’
Il informe que les instances internationales de défense des droits humains sont saisies de la situation de violence meurtrière qui prévaut dans le pays. Elles ont en leur possession, tous les rapports d’enquête des organisations nationales leur sont acheminés régulièrement, précise Pierre Esperance.