Dr Roger Biamby appelle à raviver l’esprit de Bois-Caïman pour reconquérir la souveraineté nationale…

Dr. Roger E. Biamby, politologue, Analyste et activiste politique
MIAMI, mercredi 14 août 2024– Le Dr Roger Biamby, politologue et défenseur des droits des réfugiés, a réaffirmé l’importance du congrès de Bois-Caïman, tenu le 14 août 1791 à la Plaine du Nord, comme un des événements clés de l’histoire haïtienne. Cette cérémonie vaudoue, dirigée par Dutty Boukman et la prêtresse Cécile Fatiman, marque le point de départ de la lutte pour l’indépendance d’Haïti. « En rassemblant des esclaves insurgés dans la nuit, au cœur de la forêt, Bois-Caïman a jeté les bases de ce qui allait devenir la première république noire libre au monde », souligne le Dr Biamby.
Au-delà de son aspect religieux, Bois-Caïman, selon le Dr Biamby, était avant tout une déclaration de guerre contre le colonialisme et l’oppression. Un pacte solennel fut scellé entre les insurgés, unissant les esprits des ancêtres à la cause de la liberté. Ce serment, accompagné de sacrifices rituels, a nourri la révolte des esclaves qui éclata peu après, menant finalement à l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804.
Aujourd’hui, Haïti continue de souffrir sous le joug du néocolonialisme et d’une forme d’esclavage moderne, plus insidieuse, selon le Dr Biamby. « Les nouveaux colons ne sont pas seulement étrangers; ils prennent aussi le visage de certains de nos propres compatriotes », dénonce-t-il. Ces élites locales, complices du maintien de l’ordre néocolonial, participent à la perpétuation d’un système d’exploitation qui étrangle l’économie nationale et sape la souveraineté de l’État.
Face à cette réalité, le Dr Biamby insiste sur l’impératif pour les patriotes et progressistes de concentrer leurs efforts sur la reconquête de la souveraineté nationale. « Le modèle que nous offre le congrès de Bois-Caïman doit servir de guide », rappelle-t-il. Ce modèle enseigne que l’unité et la détermination d’un peuple peuvent renverser les systèmes les plus oppressifs, et que l’indépendance est avant tout une conquête arrachée de haute lutte.
À l’occasion du 233e anniversaire de la cérémonie de Bois-Caïman, le Dr Biamby lance un appel à tous les patriotes pour unir leurs forces en faveur d’une Haïti libre et souveraine. « Ce moment historique doit nous inspirer à écrire de nouvelles pages d’histoire, plus belles et plus glorieuses », déclare-t-il. Pour lui, la libération d’Haïti ne sera complète que lorsque la souveraineté sera reconquise dans tous les domaines. « Il est temps de raviver la flamme de Bois-Caïman, faisant de cette commémoration un engagement collectif pour un avenir meilleur. Sinon, le sacrifice de nos ancêtres serait vain. »
Le Dr Roger Biamby déplore qu’après plus de 220 ans d’indépendance nationale, Haïti demeure embourbé dans la pauvreté et le sous-développement. « Alors que d’autres nations se sont développées, les Haïtiens continuent de végéter dans la crasse », affirme-t-il avec une profonde inquiétude. Selon lui, le pays est victime d’un complot international visant à l’asphyxier sous le poids combiné de l’insécurité, de la violence criminelle et structurelle, de l’effondrement de l’État, et de la misère généralisée.
Les propos du Dr Biamby résonnent particulièrement dans le contexte actuel d’Haïti, où la situation sécuritaire s’est considérablement détériorée ces dernières années. Des groupes armés contrôlent de vastes portions du territoire, rendant les déplacements et les activités économiques de plus en plus difficiles. L’insécurité alimentaire touche près de la moitié de la population, selon les estimations de l’ONU, tandis que l’inflation galopante et le chômage aggravent la misère des plus vulnérables.
Le Dr Biamby met également en lumière l’effondrement de l’État haïtien, exacerbé par la crise politique chronique qui paralyse le pays. Les institutions sont affaiblies, la gouvernance est quasi inexistante, et la corruption gangrène chaque niveau de l’administration. « Le complot contre Haïti, soutenu par des intérêts étrangers et locaux, vise à maintenir le pays dans cet état de dépendance et de désespoir », conclut-il.