PORT-AU-PRINCE, vendredi 22 décembre 2023- Le Dr. Ernest Harrisson, dirigeant du parti ”Konstwi Lavi’’, exprime ses préoccupations quant à l’avenir d’Haïti sous la gouvernance de la coalition au pouvoir, dirigée par Ariel Henry.
Dans une déclaration, le Dr. Harrisson remet en question l’accord signé le 21 décembre 2022 au Karibe hôtel, soulignant les manœuvres d’Ariel Henry et son cercle restreint qui ont boycotté, dit-il, plusieurs personnalités et organisations déterminées à contribuer à la résolution de la crise complexe du pays.
Selon lui, la Communauté internationale a rapidement perçu l’accord comme un consensus clanique, réagissant en appelant à un consensus plus large. Cette pression a contraint Ariel Henry et son équipe à reconsidérer, ouvrant ainsi le document à l’appréciation de ceux prêts à véritablement manifester leur volonté d’aider Haïti à sortir de la crise.
Il affirme que le 3 janvier 2023 est une date capitale, soulignant que ce jour-là, la publication du texte de consensus dans le Journal officiel du pays, Le Moniteur, a transformé le document en un outil d’État au service de toute la nation. Pour M. Harrisson, les dates d’ajout de signatures post-21 décembre sont plus significatives, soulignant que seule la clique d’Ariel Henry accorde de l’importance à la date initiale.
Le Moniteur du 3 janvier a également fixé des jalons cruciaux, indiquant que le 31 décembre 2023 est la date limite pour la réalisation des élections en Haïti, et le 7 février 2024 marque la cérémonie d’installation d’un nouveau Président élu.
Cependant, le Dr. Harrisson dresse un tableau sombre de la situation actuelle notamment en ce qui a trait à l’application dudit accord
Il cite entre autres, ‘‘une Cour de Cassation affaiblie et complétée dans des conditions douteuses, qui peine face à un système de justice en déroute, un HCT (Haut Conseil de Transition) totalement inexistant et dénoncé par Ariel Henry, qui tente publiquement de négocier la tête de ses membres pour un hypothétique 3ème accord.’’
Harrisson fait état également de la détérioration de la situation sécuritaire du pays marquée par le renforcement des actes de criminalité, l’absence de communication entre les départements, et violation systématique des droits humains.
Il évoque le dysfonctionnement administratif où les bureaux de l’administration publique sont totalement inopérants, la décapitalisation des familles, démantèlement du secteur économique.
Le Dr. Harrisson pointe du doigt la dégradation des Forces de l’Ordre dont les FADH inutiles, la PNH en agonie, en attente de la Force de Police du Kenya.’’ A cela s’ajoute, une équipe gouvernementale qui s’enrichit de manière illicite aux dépens des citoyens’’, selon lui.
Il interpelle la population haïtienne, soulignant que la non-application de l’accord aura des conséquences désastreuses au lendemain du 7 février 2024. Il appelle le peuple à exprimer son rejet de l’accord le 31 décembre à minuit et à mettre fin à ses souffrances le 7 février 2024.
Harrisson critique l’inertie d’Ariel Henry et de son équipe face à une nation en détresse, soulignant l’urgence d’une action concertée pour éviter que Haïti ne devienne la risée du monde au lendemain du 7 février 2024.