Port-au-Prince, vendredi 22 octobre 2021- Selon les informations dont dispose le réseau national de défense des droits humains (RNDDH), l’enlèvement contre rançon du pasteur Jean Ferret Michel serait un acte de vengeance.
Dans une correspondance adressée a la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), le RNDDH rappelle qu’en date du 3 octobre 2021, le pasteur Jean Ferret Michel a été enlevé en compagnie de deux (2) autres personnes qui l’accompagnaient : Isabelle Devendegis et Norman Weiner.
Ils ont été emmenés par des agents de l’Unité Départementale pour le Maintien de l’Ordre (UDMO) portant l’uniforme, montés à bord d’un véhicule de marque Nissan Patrol, de couleur grise, immatriculé Service de I ‘Etat, selon le récit du RNDDH.
L’organisation précise ‘‘qu’iI s’agit d’un des nombreux véhicules qui se trouvent sur la cour de Serge Alectis alias Ti Junior, chef du gang de La Saline, membre de la coalition G-9 an Fanmi e Alye.’’
Le RNDDH indique qu’avant d’emmener les victimes, les ravisseurs leur ont affirmé qu’ils étaient venus procéder à l’arrestation du pasteur.
Cependant, l’organisation souligne que les proches des victimes ont versé trois cent mille (300.000) dollars américains mais, l’une d’entre elles seulement a été libérée. Et, dix-huit (18) jours après cet enlèvement, deux (2) personnes se trouvent encore à la merci de leurs bourreaux, dont le pasteur Jean Ferret Michel, souligne le RNDDH à l’attention de la DCPJ.
Des proches du religieux rencontrés par le RNDDH, auraient affirmé que ‘‘le pasteur Jean Ferret Michel a été enlevé sous les ordres du ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, Liszt Quitel, qui fait aussi office de ministre de la Justice et de la Sécurité Publique depuis la révocation de son prédécesseur.’’
Le ministre Liszt Quitel, poursuit la correspondance, reproche au pasteur d’avoir entretenu une relation amoureuse avec son épouse, la dame Barbara Quitel alias Barbie alors que les couples Quitel et Michel se fréquentaient régulièrement.
‘‘La relation entre le pasteur Jean Ferret Michel et Barbara Quitel alias Barbie a d’ailleurs occasionné plusieurs scandales par le passé,’’ écrit le RNDDH. ‘‘Cependant, précise la lettre, depuis quelque temps, le pasteur avait mis fin à cette relation.’’
Le RNDDH affirme disposer de preuves et les soumet en attachement à la DCPJ. Il s’agit des messages qui ont été adressés par la dame Barbara Quitel au pasteur, lui demandant pourquoi ils ne se parlaient plus.
La correspondance du RNDDH souligne qu’‘‘en dépit de la décision du pasteur, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, Liszt Quitel, avait fait savoir autour de lui qu’il lui ferait payer cet impair.’’ Ainsi, selon ce qui a été rapporté au RNDDH avant et après l’enlèvement, des rumeurs circulaient autour de la préparation et de la perpétration de cet acte barbare,’’ soutient l’organisation.
Le RNDDH estime que, sur la base de ces informations, la dame Barbara Quitel alias Barbie est en mesure d’aider la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) dans son enquête autour de ce dossier. ‘‘Elle est, sans aucun doute possible, au courant du fait, de sa planification par son époux jusqu’à son exécution par des bandits à la solde de son époux, tous membres de gangs faisant partie du G-9 an Fanmi e Alye et avec lesquels il entretient de bons rapports, selon le RNDDH.