Dossier Jovenel Moïse : Martine Moïse cautionne-t-elle le blocage de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse?

Martine Moise, Ex-premiere dame de la republique....

Port-au-Prince, mardi 16 novembre 2021- L’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse piétine. Près d’une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire.

Cependant, quatre mois après ce crime, l’enquête n’a toujours pas permis d’identifier ni les auteurs intellectuels ni ceux qui l’ont financé.

Témoin clé de l’assassinat de Jovenel Moïse, Martine Moïse, ex-première dame de la république, a été auditionnée par le magistrat en charge de l’instruction du dossier.

A l’issue de son audition, elle et ses enfants ont déposé une plainte contre les auteurs présumés de l’assassinat du président défunt dont le chef du gouvernement de fait, Ariel Henry. Ils se sont également constitués partie civile au procès.

Cependant, après cette plainte, martine Moïse a été reçue par Ariel Henry et s’est entretenue avec lui pendant plus de trois heures d’horloge, selon ce qu’a révélé, Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

Interviewé par Island TV et RHINEWS, le militant des droits humains, a souligné que rien de sérieux ne se passe dans l’enquête sur l’assassinat du président Moïse, arguant que même les proches du défunt ne manifestent aucun intérêt à ce que la lumière soit faite sur cette affaire.

Il a déploré le comportement de Mme Moïse qui a porté plainte contre Ariel Henry pour implication présumé dans l’assassinat de son époux, mais ne se gêne pas à le rencontrer.

‘‘Elle sait ce qu’elle doit faire, mais ne l’a pas fait,’’ a déclaré Pierre Espérance qui a indiqué qu’Ariel Henry s’est entretenu également avec le juge qui instruit le dossier, sans fournir plus de précision.

Le défenseur des droits humains s’est dit troublé par le comportement de Martine Moïse qui, loin de se battre pour que justice soit rendue à son mari, préfère se laisser manipuler par des gens qui lui auraient fait croire qu’elle serait la prochaine présidente d’Haïti.

‘‘Loin d’aider à l’avancement du dossier, son comportement contribuerait à renforcer le blocage de l’enquête. Ce blocage serait très profitable aux barons du PHTK et les différents clans ‘‘mafieux’’ de la mouvance ‘‘Tet Kale’’ (crâne rasé) qui s’affrontent pour le maintien du pouvoir afin, a-t-il dit, de ne pas rendre compte des crimes financiers et de sang qu’ils ont commis pendant ces dix dernières années.’’

Selon Pierre Espérance, toutes les mises en place ont été faites au niveau de la famille politique de l’ancien, voire dans le camp de son épouse pour que l’enquête n’aboutisse pas.

Il a souligné également que le FBI avait transmis des informations sensibles sur ceux qui seraient impliqués dans le financement de l’assassinat de Jovenel Moïse à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), mais aucune suite n’a été donnée.