SAINT-DOMINGUE, lundi 25 septembre 2023- Selon le « Movimiento Reconocido », “dix ans après le jugement 168-13, qui a dénationalisé de manière anticonstitutionnelle environ deux cent mille Dominicains d’origine haïtienne, la situation du pays est une nette régression antidémocratique.”
Le 23 septembre 2013, la Cour Constitutionnelle dominicaine a rendu un jugement, l’arrêt 168-13, qui a dénationalisé au moins 200 mille dominicains originaires d’Haiti, nés en République dominicaine après 1929.
« Nous assistons à l’application généralisée par le gouvernement dirigé par le président Abinader du profilage racial et des arrestations arbitraires et extorsions d’Haïtiens et des Dominicains noirs, des détentions massives et illégales de femmes enceintes, d’enfants, des perquisitions sans ordonnance du tribunal, entre autres mesures qui constituent des crimes contre l’humanité conformément au Statut de Rome signé par la République Dominicaine », dénonce lundi, l’organisation lors d’une conférence de presse.
Movimiento Reconocido souligne que “cet héritage profondément antidémocratique et discriminatoire, oppressif et violent laissé par la Cour constitutionnelle menace de s’aggraver face à l’intention des membres de cette cour de rendre un nouvel arrêt qui renforce la discrimination raciale déjà brutalement établie dans l’arrêt 168-13.”
“Nous alertons la société dominicaine et appelons ses forces politiques, sociales, intellectuelles et académiques à se mobiliser pour la défense des droits démocratiques du peuple dominicain”, ajoute les conférenciers.
“La situation elle-même est extrêmement grave. La dénationalisation de la sentence 168-13 a été suivie par la loi 169-14, qui a consolidé la dénationalisation et a également escroqué plus de 8 mille personnes qui ont profité du trompeur plan spécial de naturalisation, dont aucune n’a retrouvé son plein statut jusqu’à aujourd’hui”, se plaignent-ils.
“Ce sont des milliers de personnes soumises à d’interminables procédures administratives et judiciaires de la part d’un État cruel et oppressif envers une communauté qui a tant donné à ce pays dans le domaine économique, social, culturel, sportif et artistique”, déplorent-ils.
Selon eux, « la nouvelle loi sur l’état civil présente également de grands risques en favorisant la consolidation des pratiques discriminatoires à l’encontre de notre communauté, en légalisant les pratiques discriminatoires inconstitutionnelles et en augmentant le pouvoir de la Commission électorale centrale. »