PORT-AU-PRINCE, vendredi 2 juin 2023– Situé a l’entrée sud de la capitale haïtienne, dans la troisième circonscription de Port-au-Prince, le quartier de Martissant est tombé sous contrôle total des gangs armés qui imposent leurs lois depuis deux ans.
Tout a commencé le 1e juin 2021 avec les affrontements sanglants qui ont éclaté entre les gangs de Gran-Ravin (Grande Ravine), de ‘‘5 second’’ et de Tibwa (Petit Bois).
Ces affrontements ont causé la mort de plusieurs dizaines de morts, de blessés et au moins 2000 déplacés devenus des réfugiés internes dans leur propre pays, souligne le centre d’analyses et de recherches en droits de l’homme (CARDH).
L’organisation note que Martissant est toujours contrôlé exclusivement par les gangs, ajoutant que les obligations de l’État en matière de droits humains consistent à respecter ; protéger ; mettre en œuvre.
Le CARDH constate que deux ans après, Martissant reste une zone contrôlée exclusivement par les gangs. ‘‘Des hôpitaux desservant la 3e circonscription, dont Médecins Sans Frontières et Saint Germain, ont fermé leurs portes. Beaucoup d’écoles publiques et privées sont fermées, certaines servent de bases aux bandits’’, déplore le CARDH.
« Les départements des Nippes, du Sud, du Sud-Est et de la Grand-Anse et une partie de l’Ouest (Carrefour, Léogane, Petit-Gôave, Miragôane…) sont presque coupés du reste du pays », déplorant que les opérations policières débutées durant la période « Bwa Kale » au bicentenaire et ses environs, suscitant l’attention de la population, n’ont pas abouti. Une excavatrice de la police a été incendiée par le gang 5 second.
Selon l’organisation, ‘‘deux ans après ces tueries, l’État y est absent et les bandits y règnent en maître et seigneur.’’