WASHINGTON (DC), mercredi 15 février 2023– Les sénateurs américains Marco Rubio (R-FL) et Bob Menendez (D-NJ) réintroduiront la Loi sur la transparence de la collusion criminelle en Haïti, un projet de loi bipartite obligeant le Département d’État américain à enquêter et à fournir au Congrès de rapports annuels pour identifier les relations entre gangs criminels, les élites politique et économiques en Haïti.
Le projet de loi, la Loi de 2022 sur la transparence de la collusion criminelle en Haïti, appelle à des sanctions sévères en vertu de la Loi sur la responsabilité mondiale en matière de droits humains Magnitsky ; des rapports annuels sur la nature et l’ampleur de la violence des gangs en Haïti ; les liens entre les élites politiques et commerciales haïtiennes et les gangs criminels, et l’accès du public à ces informations.
La législation a été présentée pour la première fois à la dernière session à la Chambre des Représentants par la démocrate de Floride Val Demings, qui a perdu les élections sénatoriales de novembre dernier face au républicain Rubio.
Bien que le projet de loi s’appuie sur la loi existante, le but de la législation est de forcer les États-Unis à étendre leurs efforts pour poursuivre les gangs criminels d’Haïti et leurs parrains, qui n’ont pas suivi le rythme des efforts similaires du gouvernement canadien, a déclaré un membre du Congrès.
Depuis novembre, le Canada a sanctionné 15 Haïtiens, dont l’ancien président Michel Martelly et les anciens premiers ministres Jean-Henry Céant et Laurent Lamothe, ainsi que plusieurs hommes d’affaires de haut niveau pour leur soutien présumé aux gangs armés en Haïti.
Ottawa a annoncé qu’il gèlerait tous les actifs canadiens, y compris celui du sénateur haïtien Rony Célestin, qui, avec sa femme, possède une maison de 4,25 millions de dollars dans l’un des quartiers les plus chics du Québec.
A date, Washington n’a sanctionné que quatre individus, tous des politiciens, les accusant d’être impliqués dans le financement des gangs et le trafic de drogue.
Cependant, les États-Unis ont également émis des restrictions de visa contre de nombreux autres, les mesures ne sont pas rendues publiques et les conséquences ne sont pas aussi lourdes.
Les restrictions de visa interdisent aux individus concernés de se rendre aux États-Unis, tandis que les sanctions économiques en font des parias économiques dans leur pays d’origine.
“L’administration Biden a déjà le pouvoir exécutif de mettre en œuvre des sanctions ciblées pour tenir les violateurs des droits de l’homme responsables de leurs actes de corruption”, avait précédemment déclaré Rubio au Miami Herald. “Cependant, l’administration doit aller plus loin.”
« La crise actuelle d’Haïti doit être résolue car l’instabilité continue de menacer à la fois l’avenir de l’île et la stabilité de notre région, y compris mon État d’origine, la Floride. Le peuple haïtien souffre depuis longtemps des difficultés de la violence des gangs, qui continue de menacer sa vie quotidienne et de soutenir des responsables gouvernementaux corrompus. Les États-Unis et la communauté internationale doivent tenir ces mauvais acteurs responsables comme première étape pour résoudre la crise complexe de l’île », a déclaré Rubio