Des responsables Kényans arrivent en Haïti avant de déploiement de la mission de sécurité…

Des policiers kenyans...

PORT-AU-PRINCE, mardi 21 mai 2024– Une délégation de responsables kényans est arrivée en Haïti, selon une source policière locale, en prélude à l’arrivée tant attendue d’une force de soutien sécuritaire multinationale dirigée par le Kenya. Cette mission vise à aider la Police Nationale d’Haïti dans la lutte contre les gangs violents qui ont pris le contrôle de larges portions de la capitale, Port-au-Prince.

Au cours de cette semaine, la délégation kényane évaluera l’état des équipements et des installations destinés aux forces de police étrangères. Cette évaluation est cruciale pour établir un calendrier de déploiement. Les membres de la délégation rencontreront également des responsables des États-Unis et des Nations Unies présents en Haïti.

L’année dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé cette mission multinationale pour soutenir la Police Nationale d’Haïti dans sa lutte contre les gangs. Malgré un fort soutien international, la mission a été retardée par des incertitudes et des défis juridiques, exacerbés par la démission du Premier ministre haïtien Ariel Henry en mars, suivie de la création d’un conseil de gouvernement transitoire.

Ce conseil a déclaré mardi qu’il avait rencontré des hauts responsables de la police haïtienne pour discuter de la mission. Il a souligné que la Police Nationale d’Haïti garderait le contrôle général de tous les aspects de la mission, y compris sa composition, ses objectifs, ses règles d’engagement et les précautions sanitaires.

Le Kenya finalise actuellement les préparatifs de cette mission, comme l’a indiqué Korir Sing’Oei, secrétaire principal des affaires étrangères du Kenya. Le financement de la mission est assuré par un fonds fiduciaire géré par l’ONU, qui contient actuellement 21 millions de dollars, provenant de contributions du Canada, de la France, de l’Espagne et des États-Unis. Des personnels ont été proposés par plusieurs pays, dont les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade, le Belize, le Bénin, le Tchad et la Jamaïque, en plus du Kenya.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a défendu le financement américain de la mission, avertissant que Haïti est au bord de devenir un “État en faillite totale” sans soutien international. Il a également souligné les récentes réussites de la Police Nationale d’Haïti, qui a repris le contrôle de l’aéroport et d’autres infrastructures critiques.

Le président américain Joe Biden recevra le président kényan William Ruto et la première dame Rachel Ruto à la Maison Blanche jeudi, le dossier d’Haïti sera au cœur de l’agenda des discussions.