Des responsables américains, kenyans et haïtiens discutent du déploiement d’une force multinationale en Haïti…

Des policiers kenyans...

NEW-YORK, mercredi 20 septembre 2023– Les délégations américaine, kenyane et haïtienne se réunissent cette semaine en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies pour discuter des détails de l’offre du Kenya de diriger une force multinationale en Haïti, selon ce que rapporte le New-York Times.

Le pays est en proie a l’insécurité et a la violence criminelle entretenue par des gangs lourdement armees contrôlent pratiquement plus de 80% du territoire de la capitale haïtienne ouu ils commettent meurtres et enlèvements en toute impunité.

Les gangs qui mènent une guerre impitoyable contre la population civile, ont forcé des milliers de familles a fuir leurs foyers pour se réfugier dans des écoles publiques, des églises et sur des places publiques.

La plateforme des organisations hattiennes des droits humains (POHDH) estime à environ 250 mille le nombre de déplacés internes qui, désormais, végètent dans la crasse et dans des conditions inhumaines dans les camps.

Selon l’organisation, entre mai et août 2023, les actes de violences se sont intensifiés dans la région métropolitaine et dans le département de l’Artibonite notamment dans les communes de Petite-Rivière de l’Artibonite, Liancourt, l’Estère et Verettes.

Elle souligne que pour cette période, au moins de dix (10) massacres ont été perpétrés à l’encontre de la population occasionnant plus d’une centaine de morts.

En réponse à un appel à l’aide internationale produite par le gouvernement de fait haïtien depuis bientôt un an, le Kenya a proposé une mission pouvant accueillir jusqu’à 2 000 personnes, dont 1 000 membres de ses forces de police.

La Jamaïque et le Bahamas ont accepté de fournir des policiers, mais pas suffisant pour compléter l’autre moitié.

Les États-Unis et l’Équateur devraient soumettre une résolution commune à l’ONU en vue du déploiement de la force multinationale. Le Conseil de sécurité pourrait proposer officiellement la semaine prochaine la mission kenyane.

Mardi, dans son discours devant l’Assemblée générale des Nations-Unies, le président américain, Joe Biden a exhorté les membres du conseil de sécurité de l’organisation mondiale à autoriser la mission.

“Le peuple haïtien ne peut pas attendre plus longtemps”, déclaré Biden dont le discours était plus centré sur la guerre en Ukraine.

Cependant,  l’objectif principal de la mission de sécurité internationale est apparu comme une pierre d’achoppement majeure après que les Kenyans ont initialement suggéré qu’elle soit utilisée pour protéger d’importantes infrastructures gouvernementales, telles que les ports, afin de permettre le flux de l’aide humanitaire et du commerce.

Le journal rapporte qu’un haut responsable du Département d’État, qui n’était pas autorisé à parler publiquement de ces discussions sensibles, a déclaré que les Kenyans ont également accepté de fournir un soutien opérationnel à la police nationale haïtienne dans sa lutte contre les gangs et ont également accepté d’aider à renforcer la police haïtienne.

Les États-Unis ont déclaré qu’ils fourniraient également un soutien – mais pas de soldats. Au lieu de cela, il propose un financement et un soutien en nature de la part du ministère de la Défense, qui comprendrait la logistique, le renseignement, la surveillance et la reconnaissance, a déclaré le haut responsable.

Les discussions de cette semaine portent sur des mesures de responsabilisation, des efforts pour prévenir et combattre l’exploitation et les abus sexuels, le choléra, et pour améliorer les normes en matière d’eau et d’assainissement, selon les États-Unis, a déclaré un responsable.

Plusieurs manifestations et sit-in ont été organisés ces derniers jours à Port-au-Prince pour dénoncer l’inaction et la complicité du gouvernement face aux bandits qui endeuillent la population.

Le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a informé ‘‘avoir dénombré à Carrefour-Feuilles cent-quatre (104) personnes victimes d’assassinat et de disparitions forcées, deux (2) cas de viols collectifs perpétrés sur une mère et sa fille, quatorze (14) personnes blessées par balles et trente-cinq (35) maisons systématiquement pillées avant d’être incendiées, détruites ou squattées.’’

Situé dans la deuxième circonscription de Port-au-Prince, Carrefour-Feuilles est tombé sous contrôle des gangs de Gran Ravin.

Selon le RNDDH, des bandits lourdement armés, membres du gang armé Team Ascenseur opérant à Grand-Ravine et dirigés par le chef de gang Renel Destina alias « Ti Lapli », tuent impunément et mettent à feu plusieurs localités de Carrefour-Feuilles à savoir Savane Pistache, Saye, Fouchard, Decayette, Anba Figye, Ravine Zonyon, La Montagne, Rue Monseigneur Guilloux prolongée, Bò Nènè, Nan Tunnel, etc., occasionnant des pertes humaines et matérielles énormes.

Le RNDDH a informé dans un communiqué que le 15 septembre 2023, soixante-dix-huit (78) parmi les victimes recensées ont porté plainte par devant le doyen près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, le magistrat Bernard Saint-Vil pour assassinat, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, vol, destruction et incendie.